Des habitants de Mâlain (Côte-d'Or) s'inquiètent de la multiplication des nids de chenilles processionnaires du pin : des pièges ont été posés pour limiter les risques sur la santé des humains comme des animaux de compagnie. Le département de santé des forêts se veut rassurant quant à la prolifération.
"L'an dernier, il n'y avait que 15 ou 20 nids. Cette année, il y en a 200", lance Pascal, un habitant de Mâlain (Côte d'Or), en pointant les branches des arbres. Son inquiétude ? Les chenilles processionnaires du pin. C'est la première année qu'il les découvre dans son écurie.
"Jusqu'à présent, il n'y en avait pas beaucoup dans la région", précise-t-il. "On n'avait vu que quelques nids en haut du mont Chauvin. Là, ça descend dans le village. Demain, je me dis que ça va être nos chiens, nos chats qui vont avoir des problèmes... Bientôt nos enfants ? Il risque d'y en avoir partout !"
Conséquence : Pascal a installé des pièges de fortune le long des arbres. Des sacs remplis de terre, fixés au tronc, surmontés d'une sorte de chemin de ronde en plastique. Lorsque les chenilles descendent des branchages, elles n'ont que l'orifice du sac comme issue de secours et se retrouvent piégées.
"Ce n'est pas lié au changement climatique"
Au-dessus de Mâlain, sur le mont Chauvin, une placette de surveillance des nids de chenilles processionnaires du pin a été installée. Il s'agit d'un site où les cocons sont observés, année après année.
"Nous n'avons pas la situation du Sud de la France mais c'est vrai qu'il y a une augmentation. L'an dernier, il y avait 4 nids, cette année il y en a 13," explique Thierry Durand, agent du département de santé des forêts. "Mais l'an prochain, il pourrait n'y avoir que 2 nids. Je comprends que les particuliers s'inquiètent, mais ce n'est pas alarmant."
Pour autant, il faut faire attention si l'on croise des chenilles processionnaires, et faire la différence entre chenilles de pin et chenilles de chêne. "C'est hyperagressif, ça peut entraîner des nécroses de la langue, des lèvres, ça peut avoir des dégâts relativement importants. Il ne faut pas confondre processionnaire du pin et du chêne qui elle est plus dangereuse, elles peuvent libérer des poils et avec les vents, on peut être incommodés", ajoute le spécialiste.
Attention aux animaux
Mais rassurez-vous, ces chenilles ne posent pas de problématiques forestières dans la région. "Pour la région, on est au-dessous d'un nid par arbre. On a un suivi qui est national et on a un certain nombre de parcelles qu'on suit depuis une dizaine d'années... On a un protocole assez strict. On a 15 parcelles, celles-ci ont entre 0 et 20 colonies".
Au cas où vous rencontreriez ces chenilles processionnaires, il faut faire attention aux animaux, qui eux sont les plus à risque. Ne les laissez pas divaguer et tenez bien en laisse les chiens durant la période de procession des chenilles du pin... qui a lieu en avril.