Depuis le mois d'avril, une péniche centenaire a quitté Toulouse et parcourt la France. À son bord : Jean-Marc Samuel, bien décidé à montrer que le transport fluvial n'est pas mort. Il a fait halte au port du Canal de Dijon cette semaine.
C'est une façon bien singulière de fêter son centième anniversaire. Arrivée ce mardi 22 août au port du Canal de Dijon, Willy va rester quelques jours dans la cité des Ducs. Il y a quatre mois, la péniche de Jean-Marc Samuel avait quitté Toulouse pour rallier Rouen par les voies d'eau. Là voici désormais sur le voyage du retour, où Jean-Marc Samuel a voulu profiter du canal de Bourgogne.
Un périple pour mettre en lumière le transport fluvial. "L'objectif est de montrer qu’on peut traverser la France avec les voies d’eau. C’est quelque chose qui n'est pas assez connu. Le réseau fluvial est suffisamment étendu pour pouvoir irriguer une bonne partie du territoire, et aussi en Europe", assure Jean-Marc Samuel, président d'agir pour le fluvial.
Je transporte un bateau de 160 tonnes avec un moteur qui a la puissance d‘une petite voiture citadine.
Jean-Marc SamuelPrésident d'agir pour le fluvial
"C’est un bateau de commerce qui navigue en Europe et surtout sur le canal de Midi. C’est un modèle de résilience, aujourd’hui on peut travailler avec des bateaux qui ont 50, 60, 70, voire 100 ans. Il va continuer son travail de démonstration."
"Le transport fluvial est un transport d'avenir"
Pour lui, la péniche Willy est la preuve que les bateaux sont des moyens de transports fiables, et aussi crédibles que le transport ferroviaire ou routier. "On a besoin de réfléchir à la décarbonation, à diversifier les modes de transports. L’avantage ici, c’est qu’on économise entre 30 et 70 % de CO2 suivant les gabarits des bateaux. Il faut développer le transport fluvial, et le redéployer sur des voies d’eau régénérées."
On ne fait pas de bruit, on ne provoque pas de congestion sur la route, on ne fait pas d’accidents, on entretient la voie d’eau au lieu de la détruire, on consomme moins d’énergie.
Jean-Marc SamuelPrésident d'agir pour le fluvial
Dans sa péniche, Jean-Marc Samuel parcourt le pays, sans jamais vraiment s'arrêter. Une vie qui ne semble pas déranger cet homme de 65 ans, bien décider à promouvoir le transport fluvial dans chaque ville où il passe. "Vivre en péniche, c’est vivre en nomade. C’est être toujours en déplacement, en mobilité, être un jour quelque part et le lendemain ailleurs. C’est ce qui nous passionne, nous lever tous les matins à un endroit différent."
La péniche reprendra sa route la semaine prochaine. Elle fera une halte à Saint-Jean-de-Losne pour quelques réparations, avant de retourner à Toulouse.