Ils bloquent un rond-point pour que le bus scolaire s'arrête pour emmener leurs enfants à l'école

Ce jeudi 26 septembre, une trentaine personnes se sont rassemblées pour bloquer un rond-point à Sombernon (Côte-d'Or). Sous l'impulsion de Jean-Marie Debas, le maire de Bussy-la-Pesle, ils tentent d'obtenir la création d'un arrêt de bus dans le hameau de Savranges afin que le bus puisse récupérer deux collégiens.

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C'est un cri du cœur du monde rural. Jean-Marie Debas, le maire de Bussy-la-Pesle, accompagné d'une trentaine de personnes, dont plusieurs élus locaux et de parents d'élèves, bloque le rond-point de Sombernon ce jeudi 26 septembre depuis 7h30.

La raison de cette action ? Que le bus scolaire accepte de s'arrêter au hameau de Savranges à 5 kilomètres du blocage.

Le bus passe, mais ne s'arrête pas

Actuellement, le car passe dans le lieu-dit, mais il ne s'arrête pas faute d'arrêt existant, laissant deux collégiens sur le bord de la route. Déjà en janvier dernier, les élus et habitants avaient bloqué le passage du véhicule en signe de protestation.

Après de nombreuses demandes des parents et des élus locaux pour que la région accepte de créer un arrêt de bus. Le conseil régional s'en tenait aux critères nécessaires pour installer un nouvel arrêt du bus : quatre élèves au minimum, l'arrêt doit être en sécurité et il ne doit pas y en avoir un à moins de 2 km. Une hérésie pour Jean-Marie Debas, le maire de Bussy-la-Pesle (sans étiquette), qui s'agace au micro de Gabriel Talon et Romain Liboz : "On a beau expliquer, il (Michel Neugnot) n’est jamais venu pour voir. On avait dit, s’il fallait faire un aménagement de passage piéton ou autre on le ferait. Il faut qu’il vienne voir, on est prêts à le recevoir. Pourquoi à Quemigny-sur-Seine on prend un enfant, et ici deux on ne les prend pas ?"

Face à l'imposant bus, parents et enfants brandissent des pancartes où il est écrit : "Nous élu.e.s et habitant.e.s manifestons contre le refus de la région de rétablir un arrêt du bus scolaire à Savranges. Nous sommes désolé.e.s des désagréments que notre action pourrait vous causer."

"Le bus passe sous nos fenêtres !"

Delphine Jeannin, mère des deux enfants scolarisés au collège de Sombernon est en tête de file. Elle et son mari sont agriculteurs. Emmener leurs enfants à l'école veut dire mettre de côté le travail. "Hier, on avait une grosse journée de travail et personne pour les emmener, donc les enfants ne sont pas allés à l’école", regrette-t-elle.

Mais le plus rageant pour cette mère de famille reste encore de voir le bus passer juste devant le domicile familial tous les matins pour lui emboîter le pas en direction du collège : "Le bus passe sous nos fenêtres ! Il y a des places disponibles dans le bus et on ne comprend pas pourquoi c’est refusé. Il y a la place pour se détourner, pour motif de quatre enfants, ce n’est pas une raison valable pour nous."

Une problématique plus profonde

Derrière cette histoire très locale, se cache un problème beaucoup plus ancré dans le territoire. Jean-Marie Debas, le dépeint avec inquiétude : "Si on ne reçoit pas de familles dans nos petits villages on va faire quoi ? Des villages de vieux ? Tous nos villages vont mourir. On accentue la désertification rurale en forçant des jeunes agriculteurs à suivre le bus pour aller à l’école. C’est inadmissible."

Il est rejoint par Alain Lamy, le maire de Blaisy-Bas, qui fait partie des élus mobilisés ce matin et qui n'hésite pas à envoyer un coup de semonce en direction du conseil régional : "On ne peut que regretter cet état de fait. Quand la compétence était départementale, le département s’arrêtait à Savranges. Tout le monde est d’accord pour dire que quand la compétence était gérée par le département ça se passait nettement mieux."

La Région priorise "les ayants droit"

Michel Neugnot, vice-président du conseil régional en charge des transports, répond aux sollicitations des familles et des élus : "Nous allons traiter le sujet par une visite sur place pour voir si les conditions d’arrêt sont possibles. Parce qu’il n’y a jamais eu d’arrêt normé sur ce hameau. Ensuite, s’il y a des travaux à faire, nous lui (le maire de Bussy-la-Pesle) donnerons le montant des travaux qui sont à sa charge. Et ensuite le dossier suivra son cours."

Concernant un précédent arrêt qui aurait été desservi du temps où le département gérait les transports, Michel Neugnot s'en amuse : "Au millénaire dernier oui, quand vous aviez des cars qui n’étaient pas de la qualité que nous avons actuellement. Mais à une certaine période peut-être, dans les années 90 ou 80, on ne faisait pas autant attention à la sécurité des enfants."

Au mécontentement exprimé à Sombernon, notamment contre la Région, le vice-président tranche dans le vif : "Nous avons des règlements d’intervention dans chaque département où il y a une notion d’ayant droit et de non ayant droit. Si l’arrêt se fait un jour, on en est à traiter des élèves non ayants droit. Donc nous traitons en priorité les 120 000 ayants droit. Et ensuite, nous traitons progressivement les autres cas."

Pour rappel, un élève "ayant droit" en Côte-d'Or concerne les enfants habitant dans des secteurs accueillant au moins quatre élèves scolarisés dans un établissement de secteur. "Je sais que pour les familles ça ne veut pas dire grand-chose", reconnaît Michel Neugnot. "Mais on est dans une organisation qui est la même que celle qui existait quand le département était à la manœuvre, avec les mêmes fonctionnaires qui appliquent le même règlement."

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