Traumatisés par de récentes attaques de troupeaux en Haute-Saône, des agriculteurs se sont réunis ce vendredi 20 septembre pour réclamer l'autorisation d'un tir de défense contre le loup, aperçu dans un champ par des riverains cette semaine.
Après le Doubs cet été, le loup s'attaque aux troupeaux de Haute-Saône. Il était tôt, lundi 16 septembre au matin, quand la fille de l'éleveur Patrice Brie est "tombée sur un carnage" : cinq brebis tuées et sept blessées, dont trois seront finalement euthanasiées.
Des attaques traumatisantes
"On ne peut plus travailler comme ça. On est stressés. On est démoralisés", témoigne Sylvain Boby, qui a lui aussi retrouvé son bovin tué par un loup le 5 septembre. Difficile à encaisser : "Les éleveurs ont choisi ce métier car ils aiment les animaux".
Patrice Brie confirme. L'éleveur a dû placer ses bêtes à la bergerie car il ne parvenait plus à dormir en les sachant à la merci du loup.
S'il juge les sommes de compensation versées pour chaque bête tuée "raisonnables", il ne comprend pas qu'on préfère indemniser les éleveurs plutôt que de tuer le loup. "On n’élève pas nos bêtes pour qu'elles se fassent dévorer".
Le loup aperçu dans un champ
Une quarantaine d'agriculteurs sont venus soutenir ceux dont les troupeaux ont été amputés, ce samedi 20 septembre dans la matinée, sur l'exploitation de Patrice Brie à Melecey.
Ils ont ensuite mené une opération coup de poing, hissant le cadavre d'un mouton mort à la grille de la Préfecture de Vesoul. Leur revendication : l'autorisation d'un tir de défense contre ce loup, récemment aperçu dans le département et visible dans la vidéo ci-dessous.
Pour l'instant, les autorités "bottent en touche", déplore Patrice Brie, qui démonte une fois de plus la logique qui consiste à ne pas s'en prendre au prédateur :
On contrôle le bien être des tes animaux à l'entrée des concours, mais on laisse les bêtes se faire manger.
Patrice Brie, éleveur à Melecey
Le Conseil d'Etat saisi par les défenseurs du loup
Deux opinions irréconciliables s'affrontent au sujet du canidé. De leur côté, les associations de défense de l'environnement protestent contre les autorisations de tir qui mettent en péril l'espèce, dont la population décline sur le territoire national.
Cinq organisations ont saisi le Conseil d'Etat à ce sujet, après l'abattage de deux louves, les 24 août et 6 septembre, dans le Doubs.