Partis en kayak de Dijon le 17 juillet dernier pour une traversée de 550 kilomètres, Cloé Legrand et Matthieu Ngo Tri, 18 ans, sont arrivés au bord de la Méditerranée ce lundi 5 août. Avec des anecdotes, des rencontres, mais aussi quelques frustrations.
Tout est bien qui finit bien. Près de trois semaines après leur départ de Dijon le 17 juillet dernier, sur le Canal de Bourgogne, Matthieu et Cloé, 18 ans, ont atteint en kayak ce lundi 5 août la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), au bord de la Méditerranée, avec une journée d'avance sur le programme d'origine.
Pour rappel, les deux jeunes Dijonnais, tout juste bacheliers, avaient pour projet cette traversée de 550 kilomètres en kayak depuis un an et demi, temps durant lequel ils ont pu se préparer pour atteindre leur objectif. Au-delà de l'aspect sportif et du côté insolite de l'idée, le défi était aussi de récolter quelques fonds pour l'association Wings of the Ocean, et de ramasser l'ensemble des déchets trouvés le long de leur parcours, dans le canal de Bourgogne, la Saône, et dans le Rhône.
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Des étapes plus compliquées que d'autres
Pour l'arrivée en bord de mer, les familles et les proches des deux kayakistes s'étaient donné rendez-vous sur la plage de Port-Saint-Louis-du-Rhône. "Quand ils nous ont vu, mes parents se sont jetés à l'eau en faisant des grands gestes", raconte Cloé. De quoi conclure en beauté un périple qui leur en aura fait voir de toutes les couleurs.
Cloé et Matthieu avaient beau avoir tout prévu en avance, de la distance parcourue par étape, aux campings qui pourraient les accueillir gratuitement pour une nuit, en passant par la nourriture lyophilisée : il y a eu tout de même quelques imprévus. "On a eu qu'une seule soirée de pluie, mais beaucoup de grosses chaleurs... On a même dû différer certains départs, parce qu'il a fait jusqu'à 44°C lorsque nous ramions !"; explique Matthieu.
Le vent s'est également invité à la fête. De quoi vite créer de la fatigue chez nos deux Dijonnais, mais aussi des douleurs à force de rester dans le kayak. "La fatigue a aussi un peu tendu nos relations par courts moments", détaille Cloé en rigolant, "mais globalement la cohabitation s'est bien passée !" Les deux l'assurent, "on n'a jamais pensé à abandonner !"
"Les gens étaient hyper touchants et généreux"
Quelques rebondissements étaient aussi au programme. Dès le deuxième jour de la traversée, Matthieu et Cloé ont par exemple fait tomber leur enceinte à l'eau. "On a eu une grosse frayeur à ce moment-là", raconte Matthieu, puisqu'il s'agissait de leur principal moyen de distraction. Nos deux kayakistes ont également expérimenté la navigation de nuit, non sans frôler quelques rochers, et ont également eu la mauvaise surprise, un soir, d'être refusés par un camping qui les avait pourtant assurés de son hospitalité.
Côté nourriture, la nourriture lyophilisée qu'ils avaient prévu les a rapidement dégoûtés, au point de la garder uniquement pour les midis, et d'aller s'acheter un paquet de pâtes le soir au supermarché le plus proche. Résultat des courses, Matthieu a perdu 10 kilos en 20 jours, Cloé, 3 kilos. Mieux que certains régimes.
Mais s'il y a bien une chose qu'ils souhaitent retenir de cette expérience, ce sont les rencontres. "Les gens étaient hyper touchants, hyper généreux, c'est vraiment ce qui nous a marqués tous les deux. Ils venaient nous voir, ils étaient intrigués parce qu’on arrivait en kayak", détaillent-ils. "On s'est attachés à certaines personnes très rapidement, certains nous ont suivi sur plusieurs jours".
On a pris conscience qu’encore aujourd’hui, il y a des gens qui sont prêts à aider, à nous soutenir dans ce genre de projet.
Matthieu et Cloéau sujet de leurs différentes rencontres
De quoi aider à passer les moments un peu plus longs de leur traversée : "On s'est un peu ennuyés sur la Saône, les paysages, c'est que de l'eau et des arbres, et on avançait qu'à 6km/h !", s'exclame Cloé, avant de poursuivre : "Quand on a atteint le Rhône au bout de 9 jours, c'était nettement plus joli avec les montagnes, et il y avait plus de courant, donc on a fait des pics jusqu'à 10 km/h."
La frustration de ne pas avoir pu ramasser tous les déchets repérés
La petite déception du voyage est à chercher sur l'aspect environnemental du projet : Cloé et Matthieu souhaitaient ramasser la totalité des déchets repérés sur le chemin, afin de dépolluer en partie les cours d'eau traversés. Mais il ne s'attendaient pas à en trouver autant : "On en a eu énormément sur le canal de Bourgogne, ainsi que sur le Rhône. La Saône était plutôt propre."
Conséquence immédiate, le sac dédié rattaché au kayak, et les petits espaces derrières les assises et entre les jambes de nos deux dijonnais n'ont clairement pas suffi, et certains déchets ont dû être laissés sur site. Aussi, la récolte de fonds pour l'association s'est révélée assez décevante, puisqu'elle s'élève à 90€ seulement.
Mais Matthieu et Cloé, qui vont se quitter quelques temps pour partir faire leurs études, n'ont pas dit leur dernier mot. "Si c'était à refaire, je le referais, juste pas demain !", s'exclame Matthieu. Car les deux ont déjà pour projet, d'ici trois ans, d'aller en Afrique, toujours pour s'occuper de la question des déchets, mais aussi pour s'investir dans l'humanitaire. Leur aventures ne font donc que débuter.
► Nous avions rencontré Matthieu et Cloé lors de leur départ de Dijon le 17 juillet dernier :
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