"Je suis convaincu que c’est foutu" : au DFCO, l'espoir d'un maintien s'éloigne

Dernier du championnat à 8 journées de la fin avec 14 points de retard sur le premier non-relégable, le DFCO aura besoin d’un exploit pour espérer se maintenir en Ligue 1. Mais à Dijon, les joueurs et supporters n’y croient plus.

Les journées se suivent et se ressemblent pour le DFCO, malheureusement. Dimanche 21 mars, les hommes de David Linarès se sont inclinés 1 but à 0 face à Reims sur leur pelouse lors de la 30ème journée de Ligue 1. Leur dixième défaite consécutive. Une nouvelle prestation terne qui semble sonner le glas des espoirs de maintien cette saison.

Car sur le plan comptable, le bilan est particulièrement négatif. Dernier du championnat à 8 journées de la fin, Dijon compte 14 points de retard sur le premier non-relégable, Lorient, ainsi que sur la 18ème place, occupée par Nantes. C'est cette place qui permet de jouer son maintien dans l'élite sur une double confrontation face à un prétendant de Ligue 2 à la montée. 14 points, soit un gouffre dans le monde du football.

On a quasiment les deux pieds en Ligue 2.

Frédéric Sammaritano, joueur du DFCO

"Ce n’est pas facile mentalement. Psychologiquement, on souffre. Aussi bien sportivement qu’humainement, c’est difficile", confie Frédéric Sammaritano, qui porte les couleurs du club depuis 6 ans. Le milieu offensif ne croit plus vraiment à un maintien de l’équipe. "Les miracles existent dans le sport, mais là on part de beaucoup trop loin. Aujourd’hui, on est à notre place".

Une attitude qui déçoit les supporters

À ce triste bilan, s’ajoute le constat implacable que font les supporters : l’attitude des joueurs n’est pas la bonne. Une fois de plus, contre Reims l’équipe dijonnaise a semblé terne, éteinte, incapable d’insuffler suffisamment d’envie pour retrouver la victoire.

"On ressent presque de la haine pour les joueurs, car ils ne se bougent pas. On suit à fond les matches, et pourtant ils font des matches catastrophiques. Quand je vois ce qu’ils font, je suis déçu", affirme un supporter du club depuis 15 ans.

On a construit notre amour du club autour de valeurs que l’on ne retrouve pas aujourd’hui.

Supporter du DFCO

Pourtant, certains espoirs étaient permis en début de saison. L’arrivée de Peguy Luyindula, ancien international français, en tant que directeur sportif devait inaugurer une nouvelle ère pour le club. Dans ses bagages, celui-ci amenait Grégory Coupet, le gardien aux 7 titres de champion de France avec Lyon venant pour entraîner les portiers dijonnais. 

"C’est catastrophique, on ne pensait pas vivre une saison comme ça. L’équipe n’a jamais démarré en fait", constate un fan qui suit le club depuis sa création en 1998.

Sauver l’honneur d’ici la fin de la saison

Les joueurs espèrent alors limiter la casse grâce aux 8 matches qui leur restent à jouer. Si le maintien est une idée un peu lointaine pour lui, Frédéric Sammaritano attend surtout une réaction d’orgueil de ses coéquipiers. "Il y en a marre d’être ridicule chaque week-end, d’être un peu la risée de la France. On a aussi envie de montrer qu’on est capable de mouiller le maillot. À défaut d’être bon, il faut au moins se battre".

L’idée c’est de montrer une autre image. Les défaites ont été très difficiles à assumer.

David Linarès, entraîneur du DFCO

David Linarés se donne le même objectif. Même si la mission s’annonce compliquée. Dijon affrontera Marseille et Monaco lors des deux prochaines journées. "En tant que technicien et pour l’image du club, je me dois de m’investir à fond. Il reste 8 matches à jouer. 8 opportunités pour nous de bien finir cette saison. On a des beaux challenges à jouer. Ce sont des matches engagés. En tant que compétiteur, je préfère ce genre de rencontres", souffle le technicien.

Une remobilisation est donc attendue, en tout cas espérée, d’autant plus que Dijon pourrait battre de tristes records cette saison. Dimanche, le DFCO a égalé la série de 16 matches à domicile sans succès en Ligue 1 que détenait Troyes.

Aux Bourguignons de ne pas devenir également l’équipe à compter le plus faible total de points et de victoires, ou le plus grand nombre de défaites à la fin de la saison.

Préparer l’avenir

L’essentiel est peut-être ailleurs pour le club. Et si ces 8 derniers matches servaient surtout à préparer la saison prochaine, potentiellement en Ligue 2 ? Pour les supporters, la descente pourrait même être un mal pour un bien. "Repartir en Ligue 2, ce ne serait pas forcément mauvais, ne serait-ce que pour repartir sur des bases saines. Il faut bâtir un nouveau projet, on ne peut pas repartir avec le même personnel".

Le club s’attelle déjà à préparer l’avenir. "On travaille en interne sur l’analyse de cette saison, confesse David Linarès qui se voit bien porter un projet de remontée dans l’élite lors du prochain exercice. Il faut être capable d’analyser les raisons de cette saison si particulière et essayer de recréer une dynamique pour l’année prochaine".

Avec l’inauguration d’un centre d’entraînement plus moderne et plus grand, le DFCO pourrait alors se donner un nouvel élan en 2020-2021. Un atout crucial pour remplir une mission jamais évidente. Auxerre n’a pas réussi à retrouver l’élite depuis sa descente en 2012. Sochaux a également échoué dans son projet de remontée depuis 2014.

Motif d’espoir pour Dijon, le club a déjà connu une descente en Ligue 2 en 2012 et avait su se reconstruire. Mais il avait fallu attendre 4 saisons pour que les Bourguignons retrouvent les terrains de la première division.

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