"Je suis venu pour faire le nombre" : à Dijon, les jeunes en soutien pour la grève du 19 janvier

Ce jeudi 19 janvier, plus de 10 000 personnes ont manifesté dans les rues de Dijon. Parmi eux, des centaines de jeunes, inquiets pour leur avenir.

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"Je suis venu voir à quoi ressemblait une manifestation, je n'en ai jamais fait." Les yeux écarquillés, Jules n'en revient pas de voir autant de monde rassemblé. Il faut dire que cette grève du 19 janvier bat des records puisque plus de 10 000 manifestants ont défilé dans les rues.

"Je suis en première année de médecine et je n'avais pas cours aujourd'hui alors j'en ai profité. Je suis venu pour faire le nombre. Même si c'est dans longtemps pour moi, c'est notre avenir et ça nous concernera tous un jour ou l'autre", estime Jules. Le jeune étudiant reste toutefois à l'écart avec ses collègues, intimidé par la foule.

"C'est important de manifester et on a droit de le faire", assure Marie, 17 ans et pleine de conviction. "Si jamais on ne fait rien, on travaillera toujours plus tard et il ne faut pas accepter ça."

"C'est important de montrer que les jeunes s'intéressent et s'engagent"

Dans la foule, on aperçoit de nombreux étudiants venus apporter leur soutien, et les plus jeunes ont également répondu à l'appel. C'est le cas de Roméo et Julien, deux lycéens. "On avait du temps libre vu que nos enseignants font grève, donc on n'a pas cours", soulignent-ils avec le sourire. "En tant que jeunes, on doit aussi s'investir dans toutes ces causes-là, commencer à s'intéresser à se qui se passe dans le monde réel."

Si les jeunes se sentent de plus en plus concernés, c'est parce que les mentalités ont changé selon Roméo. "On s'intéresse de plus en plus à l'actualité et à la vie du pays. Si on avait eu cours, on aurait essayé de trouver une heure ou deux pour s'investir quand même un minimum."

Ce n'est pas parce qu'on n'est pas concerné qu'on ne peut pas se mobiliser.

Louis

Étudiant en première année de licence de droit

"Avoir manifesté, c'est se dire qu'on a fait quelque chose. C'est la première fois qu'on manifeste, c'est une ambiance à découvrir mais il faut bien commencer. Ce sera la première et pas la dernière c'est sûr", assure Julien.

En première année de licence de droit, Louis assure qu'il serait venu même s'il avait eu cours. "Ce n'est pas parce qu'on n'est pas concerné qu'on ne peut pas se mobiliser. C'est important de se réunir et de montrer qu'il y a des jeunes qui s'intéressent et qui s'engagent." 

Les anciennes générations inquiètes pour les jeunes

Garde forestier, Jean-Luc est venu manifester, mais pas pour lui. Bientôt à la retraite, il s'inquiète pour les prochaines générations. "On va me demander de faire deux trimestres en plus mais ce n'est pas ça qui est grave. On change les règles pour nos jeunes qui n'ont aucun espoir plus tard."

Les problèmes climatiques, la guerre qui se rapproche en Europe... On fait tout ce qui faut pour qu'ils soient stressés, on tétanise tout le monde et y'a pas de projection possible. 

Jean-Luc

Garde forestier

Son ami André ne comprend pas pourquoi les plus jeunes n'ont pas les mêmes avantages que les autres. "Je n'arrive pas à comprendre qu'on interdise à nos enfants de bénéficier de la même chose que nous. Comment se fait-il qu'on accepte que nos enfants auront une vie moins bonne que la nôtre ?" 

Heureux de voir les jeunes se mobiliser aujourd'hui, Jean-Luc n'en est pas pour autant surpris. "On pense aux jeunes qui viennent de faire des études pendant le confinement, ça n'a pas été facile et on leur dit qu'ils vont devoir travailler jusqu' 65 ans. C'est une couche de plus qui doit être dur à avaler et je comprends qu'ils soient là." 

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