À Dijon (Côte-d'Or), le dimanche 26 novembre, un père de famille est décédé, touché par une balle perdue. Les habitants de l'immeuble de la rue Auguste Blanqui ont vu leurs fenêtres explosées, comme cette famille dont une balle a traversé la fenêtre d'une chambre d'enfant. La situation inquiète les habitants du quartier.
Les habitants de la rue Auguste Blanqui à Dijon sont exaspérés, les 60 douilles retrouvées sur les lieux de la fusillade prouvent la violence des tirs qu'ils ont entendus dans la nuit du 25 au 26 novembre.
Une famille ukrainienne a vu des balles traverser son appartement. "J'ai eu très peur et ma fille aussi. La fenêtre de la chambre de ma fille a explosé", témoigne la mère de famille à nos confrères de France 2.
Un impact de balle à seulement quelques mètres du lit de la fillette de 8 ans. "Je me suis réveillée parce que j'ai entendu un bruit, comme quelque chose qui tombait. Ma maman m'a protégée".
Le bailleur avait déjà alerté le procureur
Il y avait déjà eu une fusillade sur fond de trafic de drogue en 2019. Le bailleur dit avoir alerté les autorités. "Nous avions saisi le procureur sur ce point. En tant que bailleur, il ne nous était plus possible de faire notre travail", indique Jean-François Macaigne, directeur de Grand Dijon Habitat.
Une augmentation du trafic de drogue à Dijon
"La ville de Dijon n'est pas épargnée par le trafic de drogue", constate Cédric Bovrisse, secrétaire départemental Côte-d'Or du syndicat Alliance Police. "On a deux quartiers de reconquête républicaine (QRR), le quartier des Grésilles à Dijon et un quartier de Chenôve. Mais d'autres points de deal sont identifiés dans d'autres quartiers comme celui de Stalingrad. C'est un fléau qu'on a sur la métropole de Dijon."
Depuis quelques années, la Police constate une montée en puissance du trafic de drogue, "avec des actions plus violentes entre les dealers, pour se partager le territoire, ou pour régler des différends". Autre inquiétude pour les forces de l'ordre, la diversification des substances : "il y a quelques années, on avait des saisies de cannabis mais maintenant, on saisit de plus en plus de cocaïne ou de l'héroïne".
Dijon n'est pas épargnée par le trafic de drogue.
Cédric Bovrisse, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police
Déjà cinq victimes collatérales du trafic de drogue
Cet habitant de Dijon est la cinquième victime collatérale du trafic de drogue en 2023, après un enfant de 10 ans à Nîmes (Gard), ou encore une étudiante de 24 ans dans un quartier de Marseille (Bouches-du-Rhône).
À l’époque, le ministre de l’Intérieur s’était rendu à Marseille. Une marche blanche avait été organisée. Mais selon des parents d’élèves, le trafic aurait repris comme si rien ne s’était passé.
En France, le nombre d’homicides, ou tentatives d’homicide, sur fond de trafic de drogue a augmenté de 57% en 2023.