Le désarroi des habitants après un autre incendie à la Fontaine d'Ouche : "c'est comme s'il ne s'était rien passé"

Entre les 14 et 19 juillet, deux incendies se sont déclarés dans deux immeubles du quartier Fontaine d'Ouche, à Dijon (Côte-d'Or), situés dans la même rue. Parties communes sans électricité, ascenseurs hors service... au lendemain des sinistres, certains habitants s'estiment abandonnés.

Des murs noircis par les flammes, un sol couvert de suie... voilà tout ce qu'il reste, ce 3ème week-end de juillet, du hall d'entrée de cet immeuble, au cœur du quartier Fontaine-d'Ouche, à Dijon (Côte-d'Or). "Les appartements aussi sont noirs", déplore en soupirant cette habitante de la tour, rencontrée sur place.

"Il va falloir qu'on se débrouille"

Le 19 juillet, un incendie se déclarait peu avant 10 heures du matin dans le bâtiment, situé 10 avenue Édouard-Belin. Le feu, qui a été maîtrisé au bout d'une vingtaine de minutes, a pris au dixième étage. Pas moins de 31 personnes ont été évacuées, dont huit enfants, indiquait à France 3 Bourgogne le commandant des opérations pour le SDIS Philippe Andreuccetti.

En raison des dégâts, six personnes résidant dans les derniers étages ont dû immédiatement être relogées. Le maire de Dijon François Rebsamen a par ailleurs fait savoir que la ville "mobilisera aux côtés des bailleurs tous ses moyens et ceux du CCAS pour venir en aide" aux sinistrés. Seulement, au lendemain des faits, plusieurs habitants n'avaient toujours pas vu la couleur de ladite aide.

"Je ne suis pas au courant des aides de la ville", s'étonne cette locataire lorsqu'on l'interroge sur le sujet. "Il va falloir qu'on se débrouille. C'est encore tout noir, bourré de suie... il faut qu'on monte les escaliers dans le noir, en se tenant à la rambarde et en comptant les étages parce qu'il n'y a plus d'ascenceur ou d'électricité dans les couloirs !"

Cette tour est laissé à l'abandon.

Une habitante de l'immeuble situé 10 avenue Edouard Belin,

après l'incendie du 19 juillet 2024

"Nous on a rien fait, mais qui est là pour nous aider ?", s'interroge Huguette (le prénom a été modifié), une autre habitante. "Il est dix heures, c'est comme s'il ne s'était rien passé ! On n'a pas de policiers, on n'a rien !" "C'est que, vous voyez, c'est samedi", ironise un voisin.

"De toute façon, c'est une tour qui est dans un état catastrophique", poursuit Huguette. "Au niveau de l'entretien, elle est laissée à l'abandon. On a des cafards, des punaises... Même quand vous regardez depuis l'extérieur, vous pouvez bien imaginer à quoi ça ressemble à l'intérieur !" Contacté, le bailleur social CTC Habitat n'a pas répondu à nos sollicitations.

"Être au côté des locataires"

Cinq jours plus tôt, un autre immeuble à quelques centaines de mètres de là était lui aussi victime d'un incendie. Pour les locataires, une aide a d'ores et déjà été apportée aux locataires par Grand Dijon Habitat, qui gère le bâtiment. "On souhaitait être au côté de ses locataires en proposant, quelques jours après l'incendie, la possibilité d'un portage de courses à domicile et de petits services du quotidien", explique Grégoire Ensel, directeur de la communication.

Pour en bénéficier, les locataires doivent habiter au moins au cinquième étage et eux-mêmes prendre contact avec un coursier. Ce dernier facture ensuite ses services à Grand Dijon Habitat. "Ça va rester en place le temps nécessaire", assure Grégoire Ensel. Car il faudra compter au moins sept mois pour que les ascenceurs soient remis en service.

Pour rappel, l'origine des sinistres n'a pas encore été déterminée. Deux enquêtes ont été ouvertes. La piste criminelle n'est pour l'heure pas écartée.

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