Les Bourguignons ont-ils le niveau en pétanque ? Notre journaliste originaire de Marseille est allé en juger

A un an et demi des championnats du monde de pétanque qui auront lieu à Dijon (Côte-d'Or), la Fédération française organise ces mercredi 24 et jeudi 25 mai des journées découvertes de ce sport dans la Cité des Ducs. L'idée : promouvoir une activité déjà pratiquée par 16 000 licenciés dans la région.

Juillet 2004. J'ai huit ans. Ma rentrée en CE2 n'est qu'une réalité lointaine. Le soleil de plomb me teint la peau. Je suis avec mon père ainsi que mon oncle et nous jouons à la pétanque. Je suis Marseillais. Autant vous dire que pour moi, la pétanque, c'est comme une religion.

Et même pour vous. Si je vous dis "tu tires ou tu pointes ?", "triplette" ou encore "embrasser Fanny", vous pensez inévitablement à Marseille. C'est normal. Mais la pétanque s'exporte et notamment en Bourgogne ! Ces mercredi 24 et jeudi 25 mai, la Fédération française lance son Pétanque Tour à Dijon (Côte-d'Or).

L'idée : promouvoir le sport à travers des exercices de découverte et des matches d'entraînement. Un événement totalement gratuit et également pensé pour séduire un public de novice avant les championnats du monde qui auront lieu en décembre 2024 à... Dijon.

16 000 licenciés de pétanque en Bourgogne-Franche-Comté

Forcément curieux, je me suis donc rendu place de la République où sont installés des boulodromes éphémères. Sur place, beaucoup d'enfants qui découvrent la pétanque et des adultes qui ont la possibilité de se confronter à trois champions du monde : Angélique Colombet, Michel Loy et Julien Lamour.

"L'objectif, c'est de donner une image positive et de toucher le public au centre des villes. La place de la République, c'est le lieu idéal", confie Clément Ménéghin, chargé de communication de la Fédération française de pétanque.

C'est bien connu, et pas forcément faux, quand on est Marseillais, il peut nous arriver d'être de mauvaise foi. Mais pas au point d'estimer que trois champions du monde jouent moins bien que moi ! Je ne cherche donc pas à les affronter. Par contre, je suis curieux de voir le niveau des joueurs bourguignons et de comprendre comment ce sport s'exporte aussi bien.

C'est le seul sport où on peut s'approcher des meilleurs joueurs du monde. Au tennis, on ne peut pas jouer avec Nadal, au football on ne peut pas s'approcher de Mbappé.

Clément Ménéghin, chargé de communication de la Fédération française de pétanque

"Il y a un côté populaire, convivial, simple à effectuer, on achète quelques boules et ça y est vous pouvez jouer ! Mais il y a un côté sportif. Pour les champions du monde, ce sont des heures d'entraînement. C'est un vrai sport !", lance Alain Vorillion président du comité départemental de Côte-d'Or et vice-président de Bourgogne-Franche-Comté au sein de la Fédération.

Dans notre région, 16 000 personnes sont licenciées sur 255 000 au niveau national. Sans compter les joueurs occasionnels. "La pétanque est bien implantée en Bourgogne ! Les gens du sud sont sympas. Ils nous acceptent", s'amuse Alain Vorillion. C'est vrai qu'on est très sympas.

Continuer à se développer

Mais la Fédération veut continuer à s'implanter dans la région et au-delà du sud de la France. "On a souffert du Covid avec une baisse de licenciés. Mais on commence à reprendre le court normal des choses. Le Pétanque Tour sert à toucher les enfants qui ne sont pas encore licenciés. On fait venir aussi des personnes du sport adapté. Notre image s'améliore petit à petit. C'est en touchant le milieu scolaire qu'on va continuer à se développer", estime Clément Meneghin.

Pauline, huit ans, est d'ailleurs présente ce mercredi et participe à quelque matches. "Je suis super contente. C'est la première fois que je joue contre des champions. J'aime bien jouer. J'essaie de ne pas me prendre la tête. Dans ma famille, on joue tous à la pétanque". 200 enfants sont attendus durant les deux jours du Pétanque Tour à Dijon.

Aurélien, lui, joue depuis sept ans. Il a commencé au club de Longvic. "C'est vraiment une passion. Il y a tout ce que j'aime ! Je vais continuer encore longtemps".

Et moi, après mon petit passage, je peux confirmer que les Bourguignons ont plutôt un joli coup de poignet pour jouer à la pétanque. Mais bon, la seule capitale du monde de la pétanque, ça reste quand même Marseille !