Ce jeudi 18 janvier, une centaine de policiers manifestent devant l'hôtel de police de Dijon, à l'appel de plusieurs syndicats. Un mouvement national pour demander plus de clarté sur l'implication des forces de l'ordre pendant les Jeux olympiques de Paris 2024.
Ce sont 13 syndicats de forces de l'ordre, dont Alliance Police nationale et UNSA Police, qui appellent à la mobilisation dans toute la France. Dans la plus grande incertitude en amont des Jeux olympiques de Paris 2024, les policiers organisent un "jeudi noir des agents du ministère de l'Intérieur."
Devant l'hôtel de police de Dijon, une centaine de policiers est rassemblée depuis 10 heures avec la ferme intention d'obtenir des réponses. "Les JO sont prévus depuis 2017. On est à quatre mois des JO, et aucun policier de Dijon n’est à même de vous dire où il sera, qu’est-ce qu'il fera, est-ce qu'il devra aller à Paris, où il va dormir, manger, quelles seront ses missions...", explique Cédric Bovrisse, secrétaire départemental de Côte-d'Or du syndicat Alliance.
En 2024, les forces de l’ordre seront mobilisées de manière exceptionnelle avec les Jeux olympiques, le Tour de France et les 80 ans du débarquement.
Un policier
Une prime entre 500 et 2 000 euros demandée
Les organisations syndicales réclament également une prime pour cette mobilisation exceptionnelle. "Une prime entre 500 et 1 500 est proposée. On demande que cette prime soit sur l'ensemble des fonctionnaires. Le policier qui va être ici à Dijon pendant les Jeux olympiques va remplacer son collègue en déplacement sur Paris. Il va être aussi impacté par l'événement. C'est une prime légitime pour l'ensemble des fonctionnaires."
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L'interdiction de poser des congés impacte les familles des forces de l'ordre, qui se retrouvent sans solution durant la période des Jeux. "J’ai des collègues divorcés qui ne savent pas comment faire garder les enfants, et c’est pareil pour les couples de policiers. Les crèches au mois d’août, c'est compliqué. Des collègues me disent qu’ils ne savent pas comment ils vont faire cette année", ajoute Cédric Bovrisse.
Après leur rassemblement place Suquet, les agents ont ensuite déambulé dans les rues de la ville pour faire savoir leur colère. "On a envie que la population comprenne nos revendications. Ils ne sont pas forcément au courant des problématiques qu'on rencontre par rapport aux Jeux et tout l'investissement que demande le gouvernement. C’est important que la population soit avec nous. On est là pour eux, pour travailler pour leur sécurité. On a besoin qu’ils comprennent aussi que pour qu'on puisse le faire, il faut qu’on soit dans de bonnes conditions", estime une policière.
Mère de famille, elle va devoir faire une croix sur ses vacances avec ses enfants cet été. "J’ai la chance d’avoir des enfants qui ne sont pas en bas âge. Ils seront amenés à devoir être seul toute la journée, à moins que je trouve un moyen financier de les garder. C’est un été qui va me coûter de l'argent au lieu d’en avoir."
Un entretien avec le préfet
Ils se sont mis en direction de la préfecture, avec l'intention de rencontrer le préfet pour faire part de leurs revendications. À noter qu'un service minimum est assuré sur le terrain, avec des patrouilles de policiers dans la ville, mais qui n'effectuent pas de contrôle.
Plusieurs représentants se sont alors entretenus avec le préfet Franck Robine en fin de matinée. Cédric Bovrisse était présent et raconte : "il a entendu nos attentes, mais lui non plus n’a pas de réponses. Il a des contacts réguliers avec le ministre de l'Intérieur, on peut espérer avant la fin du mois avoir des réponses à nos interrogations. On a pu déposer nos doléances, nos attentes par rapport aux Jeux. On a été écouté, on espère qu’il y aura des suites à tout ça."
Si rien ne change, le secrétaire départemental de Côte-d'Or du syndicat Alliance affirme qu'il y aura d'autres journées d'action. "La police nationale est indispensable pour les Jeux olympiques, il faut que tout le monde en ait conscience. On sera là, mais il y a des choses à mettre en place."