Selon nos sources, le président du DFCO évoque en privé son intention de céder le club et de se retirer du monde du football après une nouvelle saison ratée. Mais officiellement, l'homme d'affaires explique qu'il ne souhaite pas abdiquer et que la mission maintien en Ligue 2 est sa priorité.
C’est une saison en enfer, avec un club embourbé dans la zone de relégation, incapable de réagir et de sortir de l’impasse. Ce samedi 18 mars, le DFCO s’est à nouveau incliné en Ligue 2. Défaite 1-0 face à Pau, un concurrent direct pour le maintien. L’équipe pointe à la 18ème place du championnat, à dix journées de la fin.
Et si, sur le terrain, rien ou presque ne va dans le sens des Dijonnais, en coulisses, le club semble se diriger vers une vente. Après la rencontre de samedi, nous avons interrogé Olivier Delcourt, propriétaire du DFCO. En lisant entre les lignes, on peut croire à une cession.
Des rumeurs depuis le début de l'année
"Ça fait quelque temps que c’est compliqué. C’est très difficile. Quand on voit tous les moyens qu’on met en œuvre au niveau du club, les investissements au niveau des joueurs, c’est incompréhensible", confie-t-il, désabusé par cette 14ème défaite de la saison en championnat.
Pour rappel, en début d’année 2023, des rumeurs faisaient état d’un rachat du DFCO par un club anglais. Sur les réseaux sociaux, le nom du Newcastle FC, propriété de riches investisseurs saoudiens, avait circulé. Mais Olivier Delcourt avait démenti ces bruits de couloir.
Samedi encore, au micro de Christophe Tarrisse, le président du club dijonnais réfutait l’idée d’un départ. "Je veux à tout prix laisser le club en Ligue 2. Je ne parle pas de laisser le club. Je n’abandonnerai jamais le DFCO. Même si demain je ne suis plus président, le plus important c’est le DFCO. Quand on voit le stade qu’on a, le centre d’entraînement, le centre de formation, on n’a pas le droit. On n’a juste pas le droit".
Pour autant, selon nos informations, Olivier Delcourt parle bien en coulisses de la vente du club et de son retrait du monde du football. Des réunions de crise auraient même été organisées avec les différents partenaires du DFCO.
"Une vente ? Le seul moyen de reprendre des couleurs"
Interrogé au sujet d’une cession du club, la ville de Dijon n’a pas répondu à nos sollicitations, nous renvoyant à Olivier Delcourt lui-même. Quant aux supporters, beaucoup semblent vouloir un changement au sommet du DFCO.
"Le président a fait beaucoup de bonnes choses, mais depuis quatre, cinq ans, c’est difficile à comprendre. Il vaut mieux pour tout le monde qu’il parte. Une vente, c’est le seul moyen pour que Dijon reprenne des couleurs", lâche Andoni Raymond.
Je pense qu’on a vraiment fait le tour avec Olivier Delcourt. On a tenté des changements de coaches, de joueurs. Le problème persiste. Il faut des changements plus haut.
Andoni Raymond, supporter du DFCO
"Bien-sûr qu’Olivier Delcourt est est coupable, mais il ne faut pas tout lui mettre sur le dos, tempère Julien Parisot, rédacteur pour le site dédié au club, le Dijon Show. Il a fait des choix de s’entourer avec des personnes pas forcément toutes compétentes", ajoute le supporter, rappelant notamment la nomination de Peguy Luyindula au poste de directeur sportif en 2020 et resté en place sept mois.
"Dijon paye des années de galère, des gros contrats faits avec Luyindula en 2020. Mais il n’y a pas que ça. Il y a un tournant qui n’a pas été pris en Ligue 2. Cette année, on pouvait rectifier le tir. Patrice Garande (entraîneur du DFCO en 2021-2022) est parti car il savait qu’il n’y avait pas un niveau d’exigence suffisant au club dans toutes les strates", assure Julien Parisot.
On sent qu’on n’arrivera pas à redresser la barre avec les personnes actuellement au club
Julien Parisot, rédacteur le Dijon Show
Le supporter pointe également du doigt des ambitions démesurées. "Olivier Delcourt voulait monter le plus rapidement possible en Ligue 1. En début de saison, il affirmait qu’on visait les deux premières places. Cet hiver, il disait qu’on allait chercher le top 10 pour bien construire la saison prochaine. On a l’impression que quoi qu’il arrive, il y a une culture de la loose à Dijon".
Favorable à une vente oui, mais pas à n’importe qui. "Si ce sont des propriétaires de club qui veulent un club affilié en France, on ne saura pas les ambitions. C’est compliqué de dire qu’on avait envie de ça et de nourrir d’autres clubs plus puissants", conclut Julien Parisot.
Si l’intention d’Olivier Delcourt est bien de vendre à terme le DFCO selon plusieurs de nos sources, pour l’heure, l’ambition première reste d’assurer la mission maintien. Ramenant à la réalité du terrain, le président martèle : "Tant que mathématiquement on n’est pas relégués, c’est à nous de nous relever et de faire tout ce qu’il faut !".
Nommé président du DFCO en 2012, Olivier Delcourt a contribué à la construction d’un centre d’entraînement de 4 000 m2, inauguré en 2021 ou encore la rénovation du stade Gaston-Gérard avec la création d’une nouvelle tribune est. Des arguments qui pourraient peser dans les négociations pour une cession du club.