Encore défait ce mardi 31 janvier face à Laval (1-0), le DFCO pointe à la 17ème place de Ligue 2. Désormais relégables, les hommes d'Omar Daf sont plus que jamais menacés par une potentielle descente en National. Comportements qui posent question, projet de jeu inexistant, résultats en berne : on vous explique pourquoi on peut s'inquièter.
Le 27 décembre dernier, après la victoire 5 à 0 du DFCO à domicile contre Laval, nous nous demandions si l’équipe avait eu un déclic pour le reste de la saison. À l’époque, nous avions cru à une remontée du club et à une seconde partie d’exercice réussie. Ce mercredi 1 février, nous voilà à craindre une descente en National après une défaite 1 à 0 contre… Laval, lors de la 21ème journée de Ligue 1.
Dans le milieu du sport, on appelle ça une enflammade. On admet notre erreur de jugement. Depuis la victoire en décembre dernier, Dijon a joué cinq matches, pour quatre défaites et une seule victoire. Voilà les hommes d’Omar Daf à la 17ème place du championnat, en position de relégables donc.
Des attitudes en question
"Il y a de la déception mais surtout de la colère, confiait le technicien dijonnais après la défaite à Laval hier soir. À un moment donné, il faut que certains se posent des questions sur leur niveau et prennent leurs responsabilités".
Depuis quelques jours, le ton de l’entraîneur se durcit. Après la défaite 3-0 contre Bordeaux samedi dernier, l’ancien coach de Sochaux évoquait déjà les "attitudes qui m’ont dérangé. On a été incapable de garder la tête haute".
Ce soir-là, nous avions vu un collectif lever le pied après le deuxième but girondin. La rencontre s'était terminée avec des Dijonnais sans envie, incapable de mettre l'engagement nécessaire à un match de haut niveau.
Ce qu’il faut regarder, c’est le contenu et les attitudes de certains.
Omar Daf, entraîneur DFCO
Contre Laval ce mardi, Omar Daf a bien tenté de créer un électrochoc. Exit Baptiste Reynet. Saturnin Allagbé débutait le match dans les cages. Laissé sur le banc de touche ces dernières semaines, Daniel Congré retrouvait une place de titulaire en défense et son brassard de capitaine sur le bras gauche.
Valentin Jacob et Xande Silva, fragilisé par une blessure, étaient remplaçants au coup d'envoi. Mais la petite révolution tactique n'a pas eu les effets escomptés. Après la 10ème défaite du DFCO en Ligue 2, certains supporters ont alors exprimé leur déception.
"Ça ne sert même plus à rien de s'énerver pour des joueurs qui se payent nos gueules à chaque match", commente sur Twitter un fidèle. Un autre poste un célèbre même de la série Malcolm où un personnage confie "je ne m'attendais à rien, mais je suis quand même déçu". Un autre fan manie l'ironie : "Merci à vous, quel match, mais quel match ! Bravo à toute l'équipe, on remet ça samedi contre Dunkerque".
Pour notre journaliste sportif Christophe Tarrisse, le DFCO paye encore le prix ses dernières saisons galère. "Il y a un reliquat de joueurs qui étaient en Ligue 1 et que le club n'a pas réussi à céder. Des joueurs qui n'ont pas une passion folle pour le DFCO et pour le défendre. Pour certains, tant que les salaires tombent à la fin du mois, c'est bon".
Un projet de jeu ? Quel projet de jeu ?
Forcément, quand les attitudes laissent à désirer et la confiance n'est pas là, les performances collectives ne sont pas au rendez-vous. En 2023, le DFCO n'a marqué que deux buts en quatre matches, pour huit encaissés.
Au-delà des statistiques, l'équipe donne la sensation de ne pas savoir où elle va. En début de saison, quand Dijon allait bien, le fil conducteur était clair, l'idée étant de défendre en avançant et de presser haut l'adversaire pour l'acculer dans son camp. Désormais, plus rien de tout ça.
L'équipe enchaîne les maladresses techniques, les passes ratées et les attaques sans inspiration. Seules quelques phases, trop irrégulières pour réellement aboutir, permettent d'entrevoir une intention collective.
"On doit montrer un autre visage. À l’extérieur, on est trop timoré. Il faut qu’on soit plus ambitieux et conquérants dans le jeu, parce qu’on a du mal à exister…", exhortait Daniel Congré après le match à Laval, où sans un bon Saturnin Allagbé, la défaite aurait pu être plus lourde.
"Ce n’est pas possible d’avoir autant de déchet technique. On a plus de possession sur cette rencontre, on a autant de centres, mais sur le plan technique, vous devez être en capacité de prendre des responsabilités, de casser des lignes […] Dans cette division, il faut montrer plus de personnalité", analysait de son côté Omar Daf.
Quelle responsabilité pour Omar Daf ?
En général, dans une saison aussi décevante que celle-ci, l'entraîneur est le premier fusible du club, celui que l'on licencie afin de créer une nouvelle dynamique. Point de cela du côté de Dijon. Omar Daf est toujours en place. Dans l'entourage du club, on nous confie même que le projet est de construire autour du technicien, le considérant que le plus à même de sauver le club d'une descente.
Le 12 janvier dernier, Olivier Delcourt, le président du DFCO, assurait d'ailleurs : "Je ne serai pas le président qui se séparera d'Omar Daf. Il est à Dijon. Les joueurs adhèrent totalement à son discours, à ses idées".
Pour rappel, la saison dernière, David Linarès avait été mis de côté dès le mois d'août. Son successeur, Patrice Garande avait ensuite décidé de ne pas continuer l'aventure après la fin du championnat, estimant ne pas avoir la même vision de l'avenir du club que son président. Omar Daf avait donc été débauché chez le voisin sochalien.
"C'est trop tard pour remplacer Omar Daf désormais, estime Christophe Tarrisse. Olivier Delcourt lui a renouvelé sa confiance. Est-ce que ça veut dire que c'est l'homme de la situation ? C'est une autre question..."
Notre journaliste évoque surtout le discours de l'entraîneur dijonnais. "Les propos ne changent pas vraiment. Après chaque match, il explique qu'il va falloir une réaction. Mais on sent que les joueurs n'ont pas pris conscience de la situation. On ne les sent pas en mode mission pour le maintien".
La situation est telle que l'annonce hier soir, peu après la défaite à Laval, de l'arrivée de l'attaquant français Marley Aké, prêté par la Juventus, est presque passée inaperçue. De quoi rassurer les supporters et relancer l'équipe ? Pas sûr...