Un lycéen moqué sur les réseaux sociaux : il n'en fallait pas plus pour provoquer des affrontements entre quartiers à Dijon, avec des élèves du lycée Hippolyte-Fontaine en première ligne. Les agresseurs présumés ont été identifiés et interpellés
L'enquête sur les agressions de lycéens à coups de couteau est quasi bouclée. Comme nous vous l'indiquions hier soir, 7 jeunes ont été interpellés dans la journée du mardi 8 février dans le quartier de Fontaine-d'Ouche à Dijon et à Chenôve. Il s'agit de 6 garçons et 1 fille, âgés de 15 à 18 ans. L'un des mis en cause, se sachant recherché, s'est livré de lui-même aux forces de l'ordre mardi en fin de journée. La plupart des jeunes n'étaient pas connus des services de police. Certains ont reconnu les faits, d'autres les minimisent.
Moqueries et insultes sur les réseaux sociaux
Il est désormais avéré que l'élément déclencheur des violences soit une publication sur le réseau social Tik-Tok, très prisé des jeunes. D'après nos informations, l'un des adolescents, dont le père est décédé, a été moqué et insulté par messages interposés. Il n'est donc pas question de drogue dans cette affaire, mais plutôt d'une vengeance, d'un règlement de comptes entre deux bandes venant de territoires différents, Fontaine-d'Ouche et Chenôve. Un trait d'union : le lycée Hippolyte-Fontaine de Dijon, où sont scolarisées 3 victimes.
Au total, dans cette succession d'agressions condensées sur 4 jours, 10 victimes et 9 agresseurs identifiés. La première agression remonte au mardi 1er février, devant le lycée Hippolyte-Fontaine : le lycéen frappé à coups de couteau a eu 15 jours d'interruption temporaire de travail (ITT). Le lendemain, ce sont deux autres lycéens qui étaient victimes de coups de couteau, dans les transports en commun, place de la République à Dijon et à Chenôve. La dernière agression s'est déroulée le vendredi 4 février, encore une fois dans un bus dijonnais : un jeune a reçu des coups de couteau au niveau des fesses, un autre a été gazé à l'aide d'une bombe lacrymogène.
Des jeunes qui pourraient tuer quelqu'un sans même le vouloir
Commissaire Robin Missielchef de la sûreté publique
"Je pense que ces jeunes ne mesurent pas la gravité de leurs actes, explique le commissaire Robin Missiel, chef de la sûreté publique de Côte-d'Or. Il y a une volonté affichée, qui est plus de blesser que de tuer, mais toujours est-il que ce sont des jeunes de moins de 18 ans qui ne maîtrisent pas leurs gestes et qui pourraient tuer quelqu’un sans même le vouloir. Il était temps de mettre un terme à ces actes".
Le week-end dernier, 71 CRS avaient été déployés sur l'agglomération dijonnaise, pour sécuriser les quartiers et rassurer les habitants. Ils ont été remplacés en début de semaine par une compagnie de CRS venue de Joigny, qui doit rester sur place encore une semaine.