Les camionneurs de la France sont appelés à rallier Paris avec leur véhicule pour le week-end du 13 février pour "Le convoi de la liberté". Un mouvement d'opposition au passe vaccinal, inspiré de la manifestation des chauffeurs canadiens, et qui passera par Dijon (Côte-d'Or) ce vendredi 11 février.
Ils prévoient de bloquer Paris le week-end du 13 février. Opposés au passe vaccinal, des camionneurs français ont décidé de suivre l’exemple de leurs homologues canadiens qui ont paralysé Ottawa entre le 29 janvier et le 6 février, puis des villes comme Toronto, Vancouver et Québec avec leurs poids lourds. Le mouvement made in France appelé "Le convoi de la liberté" a prévu plusieurs départs dès ce mercredi 9 février. Les routards originaires du sud et de l’est de l’hexagone feront une pause à Dijon ce vendredi à l’heure du déjeuner.
Réunis dans de multiples groupes sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Télégram, les camionneurs du "convoi de la liberté" entendent préserver leurs droits fondamentaux et assurer l’accès à la culture, l’éducation et aux soins pour tous. "Le Canada nous a ouvert la voie, la convergence européenne pour nos enfants et tous les citoyens, c’est maintenant !", écrit le mouvement dans un communiqué. Après Paris, les manifestants espèrent ainsi rallier Bruxelles, le tout sans "violence, propos haineux et appel au désordre".
Le mouvement peut-il faire pschitt ?
Sur les réseaux sociaux, le groupe "Le convoi de la liberté" recueille plus de 270 000 participants. Parmi eux, beaucoup d’anciens gilets jaunes, des militants d’extrême-droite mais aussi des partisans de La France Insoumise. Même s’il ne revendique aucun leader, "Le convoi de la liberté" est représenté par Rémi Monde, adepte du professeur Raoult et antivax.
Mais le mouvement, disparate et qui se veut décentralisé, compte énormément de groupes régionaux. En Bourgogne-Franche-Comté, la page dédiée aux manifestants locaux ne compte que 436 membres. Laurent Laporte, cogérant d’une entreprise de transport à Pouilly-sur-Saône (Côte-d'Or) qui compte 150 salariés explique qu’il ne participera pas au mouvement. Chaque jour, l’exploitation d’un camion, le salaire du chauffeur qui le conduit et l’essence lui coûtent près de 500 euros.
"On a déjà du mal à joindre les deux bouts, je ne vois pas la crédibilité. Je ne vais pas mettre mon entreprise en péril. Je ne vois pas comment c’est réalisable et comment je peux dépenser du carburant alors que les prix sont en train de flamber pour une manifestation", confie-t-il.
Je peux comprendre que les salariés râlent. Tout augmente. Vous avez des chauffeurs très qualifiés dont les salaires n’ont pas bougé.
Laurent Laporte, cogérant d'une entreprise de transport
Par ailleurs, à la différence des camionneurs canadiens, les chauffeurs français ne sont pas propriétaires de leur véhicule. S’ils participent au convoi, ils sont susceptibles de perdre leur permis de conduire et d’être licenciés pour entrave à la liberté de circulation. Les membres du convoi de la liberté peuvent alors rallier Paris avec n’importe quel moyen de transport.
Mais du côté de l’entreprise de Laurent Laporte, aucun salarié ne devrait participer au mouvement. "Personne ne m’en a parlé. Je n’ose pas imaginer qu’un de mes chauffeurs prenne un camion sans que je sois au courant".
Les camionneurs français ne sont pas les seuls à reprendre le modèle du blocage inauguré au Canada. Des initiatives similaires ont eu lieu aux Pays-Bas, en Allemagne et en Australie.