Ce samedi 8 juillet, plusieurs syndicats, associations et partis de gauche organisent à Dijon (Côte-d'Or) une marche blanche contre les violences policières. Une manifestation qui fait suite à la mort de Nahel et aux affrontements qui ont émaillé la France depuis.
C'est une mobilisation à l'initiative de plusieurs organismes, parmis lesquels des syndicats comme la CGT, Solidaires, des associations tels que SOS Racisme et la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) mais aussi des partis politiques comme la PCF, Génération.s et le NPA.
Ce samedi 8 juillet, une marche citoyenne sera organisée à Dijon (Côte-d'Or) pour dénoncer les violences policières. Un rassemblement qui fait écho à d'autres mouvements dans d'autres villes de France en réaction à la mort de Nahel a Nanterre.
"Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées", estiment ainsi dans un communiqué commun les organisateurs.
Départ place de la République à 14h30
Heure de départ du mouvement : 14h30, sur la place de la République. "Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme…", écrivent les organismes.
Dans leur communiqué, les différentes organisations dénoncent également la réponse de l'Etat aux violences urbaines qui ont émaillé le territoire français durant plusieurs nuits, avec un pic des tensions la semaine dernière.
"L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés. L'apaisement durable n'est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l'urgence de la situation et aux exigences des populations concernées".
Le 30 juin dernier, les syndicats Alliance Police Nationale et UNSA Police avaient publié un communiqué au ton martial intitulé "Maintenant ça suffit". Dans celui-ci, les représentants syndicaux affirmaient : "Face à ces hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l'imposer ! [...] Aujourd’hui, les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain, nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience".
Les deux syndicats employaient également les termes "nuisibles" pour évoquer les auteurs des violences et qualifiaient de "chienlit" la situation dans les quartiers touchés. Dans leur communiqué, les organisations à l'origine de la marche dijonnaise dénoncent le tract d'Alliance et de l'UNSA.
"Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de 'nuisibles' par des syndicats de policiers". A noter que le 30 juin dernier, quelques heures après leur tract et suites aux réactions engendrées, les syndicats de police avaient retropédalé, expliquant que leurs propos avaient été déformés.
“'Nous sommes en guerre” est une image relatant ce que subissent nos collègues chaque jour sur le terrain [...] Quand nos organisations évoquent la résistance, nous parlons de résistance syndicale, de combats syndicaux à venir"
La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement
Les organisations à l'origine de la marche
Egalement dans le viseur des organisateurs de la marche de demain, la cagnotte lancée en ligne afin de soutenir la famille du policier auteur du tir sur Nahel. "Nous condamnons la cagnotte à l'initiative d'un membre de l'extrême droite et l'absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l'huile sur le feu".
Pour rappel, c'est le polémiste d'extrême droite Jean Messiha qui a mis en place cette cagnotte. La mère de Nahel a d'ailleurs porté plainte contre Jean Messiha pour "escroquerie en bande organisée" et "recel de cette infraction". La cagnotte a dépassé 1,6 millions d'euros, avec plus de 85 000 € de donations. La famille du policier devrait alors toucher 630 000 euros, en raison de droits de mutation qui s'élèvent à 60 % de la somme finale.
Suite à ces évènements, les associations demandent la création d'espaces de discussions. "Il est plus que temps d'écouter et de prendre en compte les demandes des habitant*es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse". Au-delà de la marche de samedi, les organisations anticipent la suite de l'action et affirment déjà travailler à de nouvelles mobilisations. D'autres mouvements auront notamment lieu le 15 juillet.