Emmanuel Macron recevait à l’Élysée, ce mardi 4 juillet, plus de 220 maires. Des maires dont les communes ont été victimes d’exactions ces derniers jours, suite à la mort de Nahel. Parmi eux, Anne Vignot, maire de Besançon, Damien Meslot, maire de Belfort ou encore Alain Chrétien, maire de Vesoul, étaient présents. Ils nous racontent.
Plus de 220 maires de tout le territoire français se sont réuni ce mardi 4 juillet au palais de l'Élysée à Paris, après avoir été "victimes d'exactions" au cours des violences urbaines survenues suite à la mort de Nahel. Le jeune homme de 17 ans a été tué lors d'un contrôle par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine), la semaine dernière.
“Le président a été très attentif”
Parmi ces nombreux édiles, Alain Chrétien, maire Horizons de Vesoul en Haute-Saône. Il revient sur ces “trois heures de catharsis, où chacun a pu exprimer son désarroi, ses espoirs, ses désespoirs… Le président a été très attentif”. Alain Chrétien note “une certaine réactivité de la part du gouvernement, qui montre une préoccupation et une prise de conscience du sujet”.
Une rencontre qui s’apparentait plus à “un cercle de parole”, avec “beaucoup d’émotions” selon Anne Vignot, maire Europe Écologie Les Verts de Besançon. “Chacun a fait son constat, quitte à ce que cela se répète”, regrette-t-elle. Elle se dit “déçue” par “cette méthode”.
“On n’a pas avancé”
Une déception partagée par Damien Meslot, maire Les Républicains de Belfort, qui, lui également, est sorti “déçu” de la rencontre. Sur le chemin du retour, il accepte de répondre à nos questions “mais vite, alors, je suis dans le TGV et il va partir”. “Je pense que l’intention était bonne au départ”, explique le maire. Mais ce dernier s’attendait “à des mesures fortes”. “Ce n’est pas le cas”, déclare-t-il. “On n’a pas avancé”, conclut l’édile.
On ne nous donne pas de moyens supplémentaires, ni pour les polices municipales, ni pour les quartiers [prioritaires de la] politique de la ville.
Damien Meslot, maire LR de Belfort
Le maire de Vesoul, où quelques véhicules et poubelles avaient été incendiés, confirme la présence d’un clivage, “entre ceux qui veulent plus de répression et ceux qui veulent plus de moyens”.
La difficulté pour l’État, c’est d’adapter sa réponse à chaque territoire.
Alain Chrétien, maire Horizons de Vesoul
Une "loi d'urgence" annoncée par le chef de l'État
“On est très vite allé vers les problèmes d’autorité, de police, de justice… On a parlé d’immigration. Ça a très vite glissé vers des lieux communs”, déplore la maire de Besançon Anne Vignot. “Je dois vous avouer que je ne sais pas trop ce qu’il va en ressortir”, ajoute-t-elle. Elle insiste sur l’importance qu’il faudrait donner, selon elle, à l’accompagnement des familles - notamment monoparentales -, à la parentalité, à la jeunesse, à l’éducation.“On nous a annoncé la sortie d’une loi d’urgence. Des chantiers seront ouverts par les préfets cet été”, conclut-elle.
"Nous allons présenter une loi d'urgence pour écraser tous les délais, avoir une procédure accélérée pour reconstruire beaucoup plus vite" a en effet déclaré Emmanuel Macron cet après-midi. Le chef de l'État a également promis un accompagnement financier, notamment pour les réparations de la voirie, des établissements communaux, des écoles.