Ce lundi 3 juillet, le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux a fait un point sur les violences urbaines survenues depuis le jeudi 29 juin dans le quartier de Planoise principalement. De nouvelles interpellations vont avoir lieu, prévient-il.
Une banque en feu, un supermarché du secteur Ile-de-france pillé, des voitures incendiées, des tirs de mortiers d’artifices en nombre. À Besançon (Doubs), la nuit du jeudi au vendredi 30 juin a été la plus violente. Ces violences urbaines se sont poursuivies crescendo les nuits suivantes.
13 personnes au total ont été interpellées ces derniers jours suite à ces émeutes nées de la mort de Nahel, 17 ans tué par un policier à Nanterre dans le cadre d’un contrôle de police.
Des interpellations encore à venir
À Besançon, aucune interpellation n’a pu avoir lieu la nuit où Planoise s’est enflammée. “Il n’y a pas eu d’interpellations, car les policiers n’étaient pas en nombre. Pour interpeller, il faut un rapport de force”, a reconnu le Procureur. “Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’interpellations sur les faits commis cette nuit-là”, lance Etienne Manteaux. Les caméras des commerces, celles de la voie publique sont en cours de visionnage et devraient permettre d’identifier certains faits et auteurs dans les jours ou les semaines à venir.
“Il y aura des poursuites et pas que des mineurs”. Concernant les pillages de commerces survenus à Planoise, “ce sont des jeunes qui procèdent aux dégradations, puis des personnes adultes viennent piller”, a précisé le Procureur.
Le dispositif a été renforcé dès le lendemain. Les dégradations par incendie, les vols en réunion sont passibles d’une peine de 10 ans de prison.
Quelle sera la responsabilité des mineurs et de leurs parents ?
Lors de ces nuits d’émeutes, les policiers ont constaté la présence de nombreux jeunes mineurs. Deux d’entre eux ont d’ailleurs été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche. Deux jeunes de 17 ans qui se trouvaient à proximité d’un véhicule incendié. L’un d'eux était blessé au visage, brûlé au 1er degré. “Il y a visiblement eu un retour de flammes”, précise Etienne Manteaux qui décrit des jeunes “manifestement fascinés par ce qu’ils ont vu sur les réseaux sociaux, et qui manifestement ont voulu prendre part à ce mouvement”. Ces deux mineurs seront convoqués devant le tribunal des enfants.
Les parents de ces mineurs sont civilement responsables. De ce fait, ils seront cités devant le tribunal pour enfants parce qu'ils devront assumer les dégâts causés par leur enfant mineur dans le cadre de ces émeutes. C’est un message qui vaut pour tous les parents. Les parents dont les enfants commettront des dégradations, des violences, des vols aggravés sur la voie publique seront cités devant le tribunal pour enfants. On est dans une société où les parents ont des obligations vis-à -vis de leur enfant mineur.
Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon
Sur Besançon, un autre homme sera jugé. Il reconnaît avoir transporté des stupéfiants, des engins pyrotechniques alors qu’un arrêté préfectoral interdisait leur transport ces derniers jours.