Mobilisation pour les retraites ce mercredi après-midi place de la République à Dijon, contre la dégradation du pouvoir d'achat. Une situation "qui ne peut plus durer" pour beaucoup de retraités.
« Stop à la dégradation de notre pouvoir d’achat », martèlent les retraités-manifestants sur la place de la République à Dijon. Ils sont une centaine à s’être donnés rendez-vous ce mercredi après-midi. Un appel à la mobilisation nationale lancé par neuf organisations et associations (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble et solidaires).
D'après les manifestants, les retraités basculent de plus en plus vers la précarité. Les principales causes mises en avant sont une trop faible valorisation des pensions ainsi qu'une baisse de leur pouvoir d'achat. Pour rappel, les pensions ont connu une augmentation de 0,40% en janvier 2021 et de 0,3% minimum en 2020. Les manifestants demandent donc une augmentation immédiate de 100€ par pension, pour atteindre 300€ par la suite, afin de pouvoir "vivre dignement".
Un quotidien de sacrifices
Dans mon quotidien, il faut toujours calculer si on veut faire quelque chose.
Les manifestants interpellent sur leur quotidien et celui de tous les retraités, parfois contraints de vivre avec une pension inférieure à 1000 €. Avec une retraite s’élevant à 1500€, Guy Guillemenet se bat pour faire avancer la condition des retraités. « Dans mon quotidien, il faut toujours calculer si on veut faire quelque chose. On est obligé de tracer des lignes. Si on veut faire des voyages, si on veut investir, par exemple changer son véhicule, ça coute cher. Donc ce n’est pas possible » témoigne le syndiqué de la CGT.
Financièrement, ça ne suit pas.
Des privations subies également par Gérard Journet, secrétaire général des retraités FO de Côte d’Or. En colère contre le gouvernement actuel, il attend plus d’écoute sur leurs conditions de vie. « Mon épouse touche une retraite de 900€, donc elle continue à travailler. On arrive à vivre, mais on ne fait pas d’excès. Personnellement, je ne me plains pas, parce que je suis propriétaire de ma maison. Mais j’ai eu tout ça quand j’étais actif. Maintenant que je suis retraité, je ne pourrais pas le faire. Avant je voyageais, je bougeais beaucoup. Maintenant que j’ai le temps de voyager, je ne peux plus me le permettre, tout simplement. Financièrement, ça ne suit pas. Depuis 2013, trois ans après que j’ai pris ma retraite, les pensions n’ont pas augmenté » rapporte-t-il.
On est obligés de reporter ou décaler certains soins.
Au sein des manifestants, la lassitude prime face à une situation qu’ils jugent « intenable » à bien des égards. Pour Yves Hollinger, la précarité des pensions impacte surtout ses démarches médicales : « On est obligés de reporter ou décaler certains soins. Je repousse à cause du budget, mais aussi parce que j’ai certaines charges. Je ne nie pas, je ne ferme pas les yeux dessus, mais je sais que dans quelques mois ou années j’aurais le retour de bâton parce que je n’ai pas pu le faire en temps et en heure. »
Parmi les autres revendications, le souhait d'un vaccin plus rapide pour tous contre la Covid-19 et un meilleur accès aux soins, une meilleure prise en charge de la perte d'autonomie ainsi qu'un arrêt du démantèlement des services publics.