Papillomavirus : début de la campagne de vaccination chez les collégiens

Ce lundi 2 octobre c'est le coup d'envoi de la campagne de vaccination contre les papillomavirus (HPV) pour les filles et garçons âgés de 11 à 14 ans. Emmanuel Macron avait annoncée en février 2023 "une campagne généralisée pour les élèves de 5ème." Les HPV seraient responsables de 6000 nouveaux cas de cancer par an en France.

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C'est une campagne gratuite de vaccination qui s'ouvre à destination des élèves de 5ème, filles ou garçons, non obligatoire. 

"Je n'en n'avais jamais entendu parler"

Auprès des élèves, le niveau d'information est disparate. Par exemple, Paul, élève de 5ème au collège Carnot à Dijon, vient de se faire vacciner. Avant qu'il ne soit informé de la campagne de vaccination, Paul dit "je n'en n'avais jamais entendu parler." La campagne n'est pas obligatoire, mais Paul estime que ses camarades devraient se faire vacciner : "ça évite pas mal de maladies quand on sera plus grand. Je peux leur dire que s'ils n'ont pas envie de le faire, c'est leur droit, mais mon opinion, c'est qu'ils devraient le faire, ça leur évite des maladies comme des cancers."

Pour Lou, également en 5ème au collège Carnot, et qui vient de se faire vacciner, le niveau d'information est plus important : "Chez moi j'en ai déjà entendu parler un peu, il y a ma soeur qui est déjà vaccinée. Je le fais pour me protéger contre le papillomavirus. C'est une maladie qui est sexuellement transmissible qui peut entraîner des maladies assez graves comme les cancers et on peut en mourir."

Une première campagne en octobre

La vaccination prévient  jusqu’à 90 % des infections HPV, souvent non symptomatiques mais à l’origine de lésions précancéreuses et/ou de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus, selon le Ministère de la Santé. La vaccination contre les HPV est l’une des seules vaccinations existantes contre les lésions précancéreuses et les cancers.

Michel Duong, est médecin au service des maladies infectieuses du CHU de Dijon : "les papillomavirus sont des virus très communs, qui peuvent être transmis par voie cutanée ou par les muqueuses et qui pour certains d'entre eux, sont des virus oncogènes. C'est-à-dire que lorsqu'ils atteignent une cellule, ils ont la capacité de la modifier et de la rendre cancéreuse. Ce sont des virus qui sont impliqués fortement dans certains cancers, 100% des cancers du col de l'utérus sont liés à des infections HPV."

La vaccination apparaît comme une étape essentielle pour limiter les cas de cancers. Le Dr Duong explique qu' "une infection HPV c'est extrêmement fréquent, 8 personnes sur 10 arrivées à l'âge adulte vont être infectées par une infection HPV, certaines peuvent développer un cancer. En France, on estime qu'il y a 6000 à 7000 cas de cancers nouveaux induits par une infection HPV."

Le médecin spécialiste des maladies infectieuses rappelle que si "le vaccin existe depuis une quinzaine d'années, on a recommandé dans un premier temps la vaccination des adolescentes, et depuis deux ans, la vaccination est possible également pour les garçons. Il faut vacciner pour être immunisé, avant d'être soumis au risque, c'est pour cela qu'on commence à vacciner à l'âge de 11 ans jusqu'à 14 ans. On a toute l'efficacité avant le début de la vie intime."

Pour réaliser un schéma vaccinal complet de 2 doses (à 6 mois d’intervalle au minimum), nécessaires à l’efficacité du vaccin, la première dose est proposée à l’automne, entre octobre et janvier. La seconde dose le sera avant fin juin 2024.

Pour la campagne réalisée au collège Carnot, seuls "22 élèves de 5ème sur 148 vont se faire vacciner au collège", selon la principale adjointe du collège Carnot, Anne Grateau. "Sachant que pour certains, c'est un schéma vaccinal complet et sont concernés par la deuxième dose de vaccin", ajoute-t-elle. "Probablement lors de la deuxième étape de vaccination, on aura davantage de volontaires."

Couverture vaccinale faible

Dans notre région en 2022, seuls 51% des filles et 12% des garçons étaient vaccinés.

Au niveau national, la France souffre de la couverture vaccinale la plus faible d'Europe. Le Ministère de la Santé explique que "la couverture vaccinale du pays reste bien en deçà de l’objectif de 80% à l’horizon 2030 fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers, puisqu’elle n’est que de 41,5% chez les filles et de 8,5% pour chez les jeunes garçons – pour lesquels la vaccination n’est effective que depuis deux ans."

avec Gabriel Talon et Guillame Robin, France 3 Bourgogne.

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