Deux sangliers morts, du fumier, de la laine ainsi que différents messages ont été déposés dans la nuit de lundi à mardi devant le domicile du sénateur de Côte-d'Or François Patriat. L'élu a annoncé avoir porté plainte.
"C'est violent, vulgaire, assez ignoble. Je suis choqué" réagit le sénateur de Côte-d'Or François Patriat. Deux sangliers morts sur son portail, du fumier, de la laine ou encore différents messages. C'est ce qui a été déversé dans la nuit du 11 mars au 12 mars au domicile de l'élu, chef de file au Sénat du groupe macroniste RDPI, en Côte-d'Or. "Une forme de lâcheté" selon lui.
Son épouse se trouvait sur place mais "n'a rien entendu", a indiqué l'élu. C'est elle qui a découvert les dégradations. Le sénateur est quant à lui actuellement à Paris.
"Ça fait longtemps que les agriculteurs viennent à mon domicile. Je n'ai jamais porté plainte, acceptant de dialoguer avec eux. J'ai passé beaucoup de temps dans ma vie professionnelle à m'occuper du monde agricole, je trouve ça assez injuste".
François PatriatSénateur de Côte-d'Or
L'élu parle de trois tracteurs avec des bennes et un élévateur qui seraient venus chez lui. Selon le média Terres de Bourgogne, il s'agirait d'une vingtaine d'agriculteurs.
"Détruire des biens, salir l'environnement, ce n'est pas un service à rendre au monde agricole", réagit François Patriat.
François Patriat, ancien secrétaire d'État et ministre de l'Agriculture et de la Pêche dans le gouvernement Jospin, a indiqué avoir porté plainte dès mardi matin.
Le procureur de la République à Dijon, Olivier Caracotch, a confirmé à l'AFP "un dépôt de déchets ménagers et agricoles devant le portail de Monsieur le sénateur et le long de la route menant à son habitation". Une enquête a été ouverte, notamment des chefs de dégradations volontaires en réunion et délits relatifs à la gestion des déchets. Elle est confiée à la gendarmerie, a-t-il ajouté.
Le président du Sénat Gérard Larcher a apporté son soutien au sénateur. François Patriat "a toujours été attentif aux questions agricoles (...) C'est inacceptable", a écrit M. Larcher sur X.
Le domicile de M. Patriat se trouve très proche d'un des barrages d'agriculteurs mis en place sur l'A6 lors du mouvement de colère de février.
Franck Robine, le préfet de la Côte-d'or et de la région Bourgogne-Franche-Comté a indiqué dans un communiqué condamner "fermement cette action inadmissible". "Le préfet souligne notamment la mise en place des permanences multi-administrations dans chaque arrondissement (en préfecture/DDT et sous-préfectures) pour permettre une écoute et une prise en charge personnalisée des agriculteurs sur leurs diverses difficultés. Face aux attaques sur les troupeaux attribuées au loup, la brigade loup s’est rendue en Côte-d’Or à 5 reprises depuis le début de l'année, à raison de 3 nuits par semaines. Le doublement des lieutenants de louveterie dans le département est également en cours", indique-t-il dans un communiqué.