En 1924, aux Jeux Olympiques de Paris, Pierre Lewden était médaillé de bronze au saut en hauteur. 100 ans plus tard, sa très nombreuse famille s'est réunie en Côte-d'Or à proximité de sa dernière demeure pour célébrer leur illustre ancêtre.
Il y a 100 ans, déjà, les Jeux Olympiques prenaient leurs quartiers à Paris. Pierre Lewden, un Français né à Libourne (Gironde) décrochait une médaille de bronze en saut en hauteur.
En 2024, son souvenir demeure alors que sa très nombreuse famille se réunit le temps d'un week-end, du 14 au 16 juin, à proximité de sa dernière demeure en Côte-d'Or.
Trois fois finaliste aux JO
À une époque où le sport est très loin d'être aussi populaire qu'aujourd'hui, Pierre Lewden faisait partie de ces acharnés. Le Libournais excelle dans la discipline du saut en hauteur. Il finira d'ailleurs trois fois finaliste de l'épreuve aux Jeux Olympiques : à Anvers en 1920, à Paris en 1924 et à Amsterdam en 1928.
C'est à la maison, en France, que Pierre Lewden décrochera son plus grand titre : une médaille olympique de bronze. Ce jour-là, il franchit 1,92 m et échoue à 1,95 m à cause de... son nez. Son meilleur saut personnel à 1,95 m est resté pendant 23 ans le record de France, alors que le bonhomme ne mesurait qu'1,68 m.
Sans encadrement sportif développé à l'époque, c'est seul que le Français s'entraînait. À l'armée, il a même fabriqué ses propres sautoirs pour continuer à pratiquer sa discipline. Toutes ces anecdotes proviennent de son autobiographie partagée par sa famille : Un champion à la hauteur (souvenirs d'un médaillé olympique), aux éditions Polymédias, 1991.
L'inventeur du terme "survêtement"
Loin de pouvoir être qualifié uniquement par le terme "sportif", Pierre Lewden était considéré comme "touche-à-tout" par sa famille. Du football au rugby, en passant par l'équitation et l'escrime il a pratiqué de nombreux sports. C'était aussi un travailleur acharné. Même le matin du jour de sa finale de saut en hauteur, il était au travail.
Lui et sa femme étaient journalistes pour différents médias à Paris. Sa famille précise qu'il est même considéré comme l'inventeur "du mot survêtement". Il l'aurait inventé pour "qualifier les tenues des Américains" dans un article à l'époque. Il était également un précurseur en termes d'équipement, puisqu'il a dessiné "l'un des premiers modèles de chaussure à pointes".
"L'oncle Pierre c'était l'oncle drôle et sympa"
Si pour les amateurs de sport et d'histoire Pierre Lewden était un athlète émérite, pour Monique Rathelot, sa nièce âgée de 80 ans, c'était avant tout un oncle très spécial. "L'oncle Pierre c'était l'oncle drôle et sympa", se rappelle-t-elle. "Quand nous étions enfants et qu'il était là c'était toujours très amusant, il faisait des blagues. Nos premiers bonbons au poivre c'était lui !"
On savait qu'il avait été sportif, mais j'ai découvert bien plus tard tout son passé olympique.
Monique Rathelotnièce de Pierre Lewden
Certains, comme Guillaume le fils de Monique, ne l'ont pas connu, mais cette célébration leur permet de rencontrer des membres de leur famille. "C'est vraiment une super idée", explique Guillaume, journaliste dans le Var. "On a pu tisser des liens avec des gens qu'on aurait jamais connus autrement. C'est une vraie chance d'avoir pu organiser ça."
130 descendants réunis en Côte-d'Or
Du 14 au 16 juin, 130 neveux, nièces et descendants de Pierre Lewden se sont rassemblés pour célébrer sa médaille de bronze. C'est en Côte-d'Or, où se trouve le Moulin de Frémois, près d'Époisses, que Pierre Lewden et sa femme ont fini leurs jours. Le Côte-d'Orien d'adoption est mort en 1989 à Montberthault.
C'est plus précisément à la VVF Bourgogne Auxois Morvan que sa famille a choisi de se rassembler. "Il n'y avait pas 50 endroits où réunir 130 personnes dans le coin", sourit Lucie Lewden, la petite-nièce de l'athlète, en charge de l'organisation. Avec ses cousines, elles ont eu l'idée il y a deux ans de réunir tous les côtés de la famille. "On avait déjà fait des cousinades dans mon côté de la famille, on était déjà nombreux, mais là, c'est vrai que c'était encore plus."
On a contacté tous les cousins qu'on connaissait et on leur a demandé de faire pareil, on voulait vraiment réunir le plus de monde possible
Lucie Lewdenpetite-nièce de Pierre Lewden
Pour s'organiser, la famille Lewden a même mis en place des groupes pour gérer l'hébergement, les activités, etc. "On a visité le Moulin de Frenois le vendredi", précise Lucie Lewden. "Après on a fait plusieurs repas. On a même fait des olympiades le samedi après-midi avec plusieurs équipes et un classement final. Le dimanche matin, un membre de la famille qui est prêtre au Brésil a même pu donner une messe privée pour la famille dans une église du coin."
Si 130 personnes ont pu être rassemblées, la famille est en fait beaucoup plus nombreuse. "Les frères de Pierre Lewden avaient respectivement 13 et 7 enfants, donc ça fait beaucoup de petits-neveux et de petites-nièces", s'amuse Guillaume Rathelot.
Venus des quatre coins de la France et même de Belgique, les membres de la famille de Pierre Lewden avaient dû réserver un an à l'avance pour pouvoir réussir l'exploit d'être réunis. Ce dimanche dans l'après-midi, c'était l'heure des premiers départs, mais tous expliquent avoir pu "tisser des liens" autour de la légende de Pierre Lewden.