La P.Q.S. est l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Mais elle n'a pas été clairement expliquée. Une quinzaine de villes sont volontaires pour expérimenter le dispositif parmi lesquelles Dijon et Besançon. La police nationale déjà en manque de moyens et d'effectifs dénonce le projet.
Le dispositif devrait être expérimenté à partir du début de l'année 2018 dans une quinzaine de villes. Une vingtaine se sont déjà portées candidates. La police nationale par la voix de son syndicat majoritaire Alliance Police Nationale, mais aussi celle des officiers de police Synergie dénoncent ce projet qui est resté dans le flou.
Reportage de Michel Gillot et Christophe Gaillard
Intervenants :
Nathalie Koenders, adjointe au maire de Dijon - chargée de la tranquillité publique
Mickaël Jannel, Secrétaire SGP Police FO 21
La police nationale s'interroge sur les missions qui pourraient lui être dévolues dans ce nouveau cadre. Le syndicat Alliance Police Nationale a publié un communiqué de presse mercredi 17 Octobre 2017 intitulé : "Police de sécurité du quotidien le grand n’importe quoi ! ". (Voir encadré ci-dessous) . Le président Emmanuel Macron reçoit les représentants de la police et de la gendarmerie mercredi 18 Octobre. Peut-être auront-ils réponses à leurs questions.
LIVE l Discours devant les forces de sécurité intérieure. #UnÉtatquiprotège https://t.co/XFpqL5wH9u
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 18 octobre 2017
Communiqué du syndicat Alliance Police Nationale
Alliance Police Nationale prends acte des diverses communications faites sur le sujet de la Police de sécurité du quotidien. Pour ALLIANCE Police Nationale même si ce sujet est « une promesse de campagne », et une vraie attente de la population qui elle fait confiance dans sa majorité à la Police, en l’état actuel du dossier il est inconcevable de mettre en place ce genre de concept.Les élus de Besançon et DIJON, à grand renforts de communication, se portent volontaires et annoncent fièrement que ces deux villes seront « sites pilotes », et vont même jusqu’à échafauder des projets de service pour la Police Nationale. Aurions-nous manqué une réforme ? Depuis quand les Maires ont ’ils le pouvoir de décider ce qui serait
bon pour la Police Nationale, il nous semblait que ce « pouvoir » était celui du Préfet.
ALLIANCE POLICE NATIONALE constate qu’à moins de 80 jours d’une possible mise en place, de cette PSQ, les Préfets concernés n’ont pas communiqué avec les organisations syndicales représentatives, que les Directeurs et Chef de Services de la Police Nationale interrogés sur le sujet ne connaissent pas « la doctrine et les condition de mise en œuvre de cette Police de Sécurité du quotidien « …
Pour ALLIANCE police Nationale toute déclaration de la part des élus peut être considérée comme fantasme, ALLIANCE Police Nationale demande donc à ces mêmes élus de « raison garder » et d’arrêter de stigmatiser La Police Nationale et de chercher des solutions viables et pérennes avec la Police Municipale placée, elle, sous leur autorité.
ALLIANCE Police Nationale fait volontairement le parallèle avec « l’expérience désastreuse » de La Police de Proximité, mise en place à l’époque avec de gros moyens humains et matériels et c’étant vite révélé comme étant un échec, dont aucune évaluation n’a été communiquée voire faite.
ALLIANCE Police Nationale affirme que sur la COTE D’OR et le DOUBS, la mise en place de tout nouveau service sans un apport non négligeable de 25 à 30 fonctionnaires dans les circonscriptions visées reste une utopie compte tenu de la demande de sécurité et du niveau actuel d’emploi des forces et effectifs de Police, du désengagement et du transfert vers la Police de certaines missions indues (Transfèrements, garde de détenus hospitalisés…) .
ALLIANCE Police Nationale reste donc sur sa ligne conductrice, demande un « GRENELLE de la Sécurité », une coproduction entre les divers acteurs, l’abandon des taches indues, et le recentrage du Policier sur son cœur de métier. ALLIANCE Police Nationale souhaite donc être informé rapidement de ce que sera cette « PSQ » et se dit prêt à rencontrer l’Administration et les Elus pour échanger sur ce sujet sensible.