L'annonce faite par Edouard Philippe de revenir sur l'âge pivot ne va pas les faire changer d'avis. Le projet de réforme a mis le feu aux poudres et ses opposants ne sont pas prêts à abandonner le bras de fer engagé avec le gouvernement. Exemple à Dijon.
Le gouvernement a entrebaillé la porte vers une sortie de conflit. Le Premier ministre Edouard Philippe a fait savoir aux organisations patrinales et syndicales que le gouvernement est disposé à retirer "l'âge-pivot" de 64 ans, tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre.
Mais la contestation soulevée par le projet de réforme ne semble pas s'essoufler. Une nouvelle manifestation avait lieu samedi 11 janvier dans toute la France. A Dijon, selon certaines estimations, environ 2000 à 3000 personnes ont défilé contre la réforme.
L'occasion de recueillir la parole de ceux et ou celles qui sont venus battre le pavé pour exprimer haut et fort leur opposition au projet.
Depuis début décembre, Mathilde est de toutes les manifestations. Enseignante dans une école primaire, elle a aussi participé à toutes les journées de grève dans l'éducation nationale.
Elle s'avoue fatiguée mais "on tient bon et on ne lâchera pas" dit-elle. Son objectif est d'obtenir l'abrogation du projet sans négociation ni amendement.
Une autre manifestante, Andrée, fait partie des plus décidé à combattre la réforme. Elle aussi a été de toutes les manifestations... du côté des gilets jaunes.
"Ce qui m'a motivée à être gilet jaune, ce n'était pas les retraites. Les retraites c'est du concret mais il n'y a pas que ça." dit-elle. Andrée dénonce "toute l'inégalité sociale du pays qui va en s'aggravant" et ajoute, "je resterai gilet jaune encore longtemps".
Pour Mathilde comme Andrée, cette réforme des retraites est le symbole d'un modèle dont elles ne veulent pas. Peu de chances donc que l'annonce d'Edouard Philippe les fasse changer d'avis.
Reportage : Muriel Bessard - Tiphaine Pfeiffer.
Montage : Cécilia Ngoc