Région Bourgogne-Franche-Comté : comment Manuel Valls l’a aidée à maîtriser son budget 2020 ?

Les conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté vont tenir une longue session plénière du mercredi 11 au vendredi 13 décembre. Il sera question principalement du budget 2020 qui s’élève à 1,6 milliard d’euros et suscite de vifs débats.
 

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Pourquoi l’opposition critique le projet de budget de la Région pour 2020 ?

La session du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté n’a pas encore commencé, mais les débats sont déjà lancés.

François Sauvadet, président du groupe de la droite et du centre à la Région, a ouvert le feu mardi 10 décembre 2019. Il dénonce le projet de budget primitif de la majorité "socialistes + En Marche" qui "ne comporte pas la moindre économie et présente même des dépenses de fonctionnement en hausse de 1,3% ", dit-il.

Le chef de file de l’opposition de la droite et du centre au conseil régional critique notamment :
-"l’augmentation de 3,6% soit 4,5 millions d’euros de la masse salariale de la région, due notamment à l’embauche de personnels supplémentaires"
-"l’augmentation de 4,25% du budget communication institutionnelle".

"Au total, ce sont 25 millions d’euros de dépenses de fonctionnement supplémentaires et 248 millions d’euros de dette pour équilibrer le budget 2020 de la Région", déclare François Sauvadet.

 

 

Pourquoi Marie-Guite Dufay veut accélérer les investissements ?


Le budget primitif de la région Bourgogne-Franche-Comté, qui s’élève à 1,6 milliard d’euros, se caractérise par "une augmentation de l’investissement et une maîtrise du fonctionnement", résume pour sa part la présidente Marie-Guite Dufay.

"On est en fin de mandat et on voit le chemin parcouru. Lors des deux premières années, notre énergie a été accaparée par la fusion des régions [entre la Bourgogne et la Franche-Comté] et l’investissement en a pâti. Maintenant, on accélère avec 527 millions d’investissements en 2020.

J’entends dire : "attention, vous augmentez l’investissement et vous ne diminuez pas le fonctionnement, vous ne faites pas d’économies". Mais, je revendique de ne pas faire 20 millions d’économies comme le demande une partie de l’opposition. Ces 20 millions sont des dépenses d’intervention, car 85% des dépenses dites de fonctionnement sont des dépenses d’intervention auprès des demandeurs d’emploi en formation, de la convention TER avec la SNCF, l’aménagement du territoire, le numérique…", rappelle la présidente socialiste.

 
 

"Je ne vois pas quels budgets je pourrais diminuer"


"Je ne vois pas quels budgets je pourrais diminuer", assure Marie-Guite Dufay. Pour la présidente de région, "ce n’est pas sur les petits budgets comme la jeunesse, la culture, le sport qu’on peut faire des économies". Quant aux gros budgets, il y en a trois [les lycées, les TER (trains express régionaux) et les ressources humaines] et "il n’est pas question d’y toucher" pour les raisons suivantes, argumente l’élue PS :

-les lycées, on ne peut pas faire d’économies dans ce domaine
-pour les TER, "on a fait des économies et on a négocié au plus près avec la SNCF. On a massivement baissé les tarifs et les trains sont pleins, ce qui est très bien. Ça va nous poser d’autres problèmes car on va devoir ajouter des trains dans les années à venir, mais c’est bien, c’est un problème de riches".
-les ressources humaines : "les fonctionnaires de notre région sont loin de dormir et ils travaillent à flux tendu sur toutes les politiques qu’on mène. Donc, on ne peut pas faire d’économies sur ce poste-là. Il faudrait au contraire recruter".

 
 

"La région Bourgogne-Franche-Comté n’est pas en péril" 


"Je ne mets pas notre collectivité en péril, car on a toujours su maîtriser les choses", déclare Marie-Guite Dufay. "Cette collectivité est bien tenue" pour deux raisons avance la présidente :

-"Il y a l’héritage de la gestion précédente, on a hérité d’une situation saine qui nous permet de nous endetter davantage."

-"Il y a l’héritage d’un Premier ministre qui avait la fibre régionale, je le dis haut et fort. Il n’y en a pas eu 36. Il y a eu un Premier ministre régionaliste, décentralisateur, c’était Manuel Valls. Il a attribué aux régions une recette dynamique, c'est-à-dire qu’il a remplacé une partie de la dotation que l’Etat nous verse par une fraction de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et ça c’est dynamique, c’est aidant."
 
De toute façon, conclut la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, "il y a un juge de paix en matière financière et budgétaire : c’est le pacte financier qui dit qu’il ne faut pas que nous ayons une évolution de nos dépenses de plus de 1,2%. C’est respecté."


La Région a adopté le budget 2020

Le budget primitif 2020 a été adopté le 12 décembre, les élus de la majorité ("Notre Région d'avance, la gauche unie") ont voté pour, les élus d'opposition ("Union des Républicains de la droite et du centre") et Rassemblement National ont voté contre.

 
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