La vaccination contre la grippe a débuté ce lundi 18 octobre dans les Ehpad. Et dès vendredi 22 octobre, ce sera au tour des patients considérés comme vulnérables. Reste à savoir si cette campagne suscitera l'adhésion alors que le rappel pour la 3e dose contre le coronavirus est également en cours.
L'an dernier, à peine quelques semaines après le début de la campagne vaccinale contre la grippe, les doses venaient à manquer en pharmacie. Une pénurie inédite due en partie à une ruée sur la vaccination.
Plus de doses disponibles que l'an dernier
En sera-t-il de même cette année ? Pour anticiper, le ministère de la Santé a commandé un nombre important de doses de vaccin contre la grippe, 17% de plus que l'année passée.
Au total, dix millions de doses seront disponibles "dans les frigos des pharmacies au moment où la campagne vaccinale commencera", a affirmé Olivier Véran.
Des inquiétudes, des réticences ?
Mais certains professionnels de santé constatent des inquiétudes voire des réticences dans leurs patientèles.
Il y avait une forte adhésion à la vaccination contre la grippe l'an dernier au cœur de la crise sanitaire. Mais cela est très irrationnel et fluctuant dans notre pays.
Emmanuel Debost, médecin généraliste
"Dans la maison de retraite dont je m'occupe, le personnel est habituellement vacciné à 100% contre la grippe. Cette année, j'ai eu le cas de plusieurs salariés qui ne veulent pas", explique Emmanuel Debost, médecin généraliste dans la métropole dijonnaise.
Il ne peut pas encore préjuger de ce qui se passera dans son cabinet. " On verra si cette première impression se confirme. Il y avait une forte adhésion à la vaccination contre la grippe l'an dernier au cœur de la crise sanitaire. Mais cela est très irrationnel et fluctuant dans notre pays. Cela peut vite se transformer en défiance sans que des arguments scientifiques puissent porter", déplore Emmanuel Debost qui rappelle, dans le sillage de la Haute Autorité de Santé, qu'il n'y a aucune contre-indication pour recevoir au même moment la troisième dose contre le coronavirus.
Doit-on redouter une épidémie de grippe cette année ?
L'an dernier, en raison des gestes barrières et des restrictions sanitaires, l'épidémie de grippe saisonnière n'a pas eu lieu. Mais il est probable que les virus grippaux fassent leur retour cet automne et cet hiver.
Les corps ne sont plus habitués à se défendre contre la grippe.
Pierre-Olivier Variot, pharmacien
Une raison supplémentaire de se faire vacciner cette année, selon Pierre-Olivier Variot. Ce pharmacien, installé dans l'agglomération dijonnaise s'alarme : "comme il n'y a pas eu de grippe l'an dernier, les corps ne sont plus habitués à se défendre. S'il y a une épidémie, elle risque d'être très violente".
Même message du côté du Dr Debost. "On n'est pas à l'abri de formes graves de grippe, majorée par une surinfection par le coronavirus car il continue de circuler. Cela peut être dramatique voire létal. La vaccination reste la meilleure réponse pour s'en prémunir", martèle ce médecin.
Qui est concerné par cette campagne vaccinale ?
Dès ce vendredi 22 octobre, les personnes vulnérables peuvent se faire vacciner : les 65 ans et plus, les femmes enceintes, les personnes obèses, immunodéprimées ou souffrant de maladies chroniques, les professionnels en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque de grippe sévère. Un bon de prise en charge leur a été adressé par la Caisse d'Assurance Maladie.
A noter, cette année, que le vaccin contre la grippe sera gratuit pour les aides à domicile intervenant auprès de particuliers vulnérables qui les emploient. Ces professionnels recevront leur bon de prise en charge par l’Urssaf.
A partir du 23 novembre prochain, la vaccination contre la grippe sera ouverte à tous les Français.
L'an dernier, en Bourgogne-Franche-Comté, la CPAM avait invité près de 670000 personnes à se faire vacciner contre la grippe.