Ce lundi 6 février, un tremblement de terre d'une rare violence a frappé la frontière turco-syrienne. Dès l'annonce de cette catastrophe, l'association dijonnaise Secouristes Sans Frontières s'est organisée afin de se rendre sur place. Le but : aider et soigner les victimes.
Ce lundi 6 février, à l'aube, un violent séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie. Dans la matinée, un second tremblement de terre de 7,5 a eu lieu dans la même zone. Le nombre de victimes augmente d'heure en heure. Il était, ce mardi matin à 8h, de 4 300 morts et de 19 000 blessés.
Face à cette catastrophe, l'association dijonnaise Secouristes Sans Frontières (SSF) s'est mise en ordre de bataille. L'objectif : se rendre sur place le plus vite possible pour aider et soigner les victimes.
"Il y a un protocole à respecter, explique Hervé Roy, médecin urgentiste et président de la branche médicale de SSF. Nous devons attendre le feu vert de l'OMS pour partir sur le lieu du séisme."
Dans l'attente de cette décision, les équipes se tiennent prêtes : "On peut partir dès maintenant. On a juste à prendre les billets d'avion." indique l'urgentiste. En cas de départ, une équipe de 20 personnes, composé de bénévoles de SSF et de Médecins Sans Frontières se rendra sur les lieux du sinistres.
Le matériel récupéré directement à l'aéroport
Dans le local de l'association, les bénévoles s'activent. Ils sortent les malles, vérifient leurs contenus même si l'essentiel n'est pas stocké à Dijon : "Hormis des pansements, nous n'avons pas de stock ici en raison des dates de péremption, souligne Marie-Hélène Guignard, pharmacien de l'association. Nous travaillons avec un organisme qui prépare des malles pour les départs sur les catastrophes."
Pour des raisons sanitaires, leurs contenus sont validés par l'OMS et doivent faire l'objet d'une demande : "Les malles sont stockées à Roissy. Nos membres les récupèrent donc au moment de l'embarquement."
Si le départ n'est pas encore validé, les bénévoles se tournent déjà vers leurs éventuelles missions sur place : "Les soins traumatologiques seront la priorité à notre arrivée : soigner les plaies et les fractures, raconte Hervé Roy. Ensuite, il y a les pathologies pulmonaires et digestives qui se déclenchent."
Je crois qu'il ne faut pas trop réfléchir [...] et rendre service au plus grand nombre le plus vite possible.
Anne RoyInfirmière
Les températures négatives à la frontière turco-syrienne risquent d'accentuer ses maux et rendre difficile le travail des soignants. "Je redoute le froid", s'inquiète Anne Roy, infirmière. "On a l'habitude de ne pas dormir ou de manger. Mais le froid, ça peut être difficile à gérer."
À cela s'ajoutent d'autres difficultés : l'obligation de soigner sous des tentes et non dans un bâtiment, la difficulté de trouver un endroit sécurisé. L'infirmière conclut : "Je crois qu'il ne faut pas trop réfléchir, aller à la rencontre des gens et rendre service au plus grand nombre le plus vite possible."