Le bilan du violent séisme qui s’est produit lundi 6 février s’alourdit d’heure en heure. Il a fait au moins 4.700 morts dans les deux pays. En Franche-Comté, où une importante communauté turque est implantée, les regards sont tournés vers le pays sinistré.
Le premier séisme est survenu en pleine nuit. Un séisme, de magnitude 7,8, a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie à l'aube ce lundi 6 février 2023. Le tremblement de terre a provoqué des destructions importantes et un lourd bilan humain. L'épicentre se situait du côté turc de la frontière, à quelques dizaines de kilomètres de la grande ville de Gaziantep et 80 km de la frontière avec la Syrie.
Selon les derniers bilans, plus de 4.700 personnes ont trouvé la mort, dont 3.300 en Turquie, et au moins 1440 en Syrie.
"C’est un drame, ce n’est pas possible de voir des immeubles s'effondrer comme des châteaux de cartes”
“À trois heures du matin, j’ai appris le drame”, raconte Veli Guzel, président de l’association culturelle franco-turque de Saint-Claude et environ dans le Jura. “Ici, les gens sont effondrés, même si peu de personnes ont des membres de leur famille dans la zone sinistrée. On peut se questionner sur la résistance des bâtiments. C’est un drame, ce n’est pas possible de voir des immeubles s'effondrer comme des châteaux de cartes”, s’interroge le Jurassien.
La solidarité internationale est en route, de la France à la Russie, aux USA de Joe Biden, des pays ont proposé leur aide à la Turquie. “Même si c’est un pays bien organisé, l’ampleur de ce séisme est trop grande pour que la Turquie puisse assumer”, note Veli Guzel. Le quinquagénaire arrivé dans le Jura dans les années 70 part dans quelques heures en Turquie pour un déplacement professionnel. Il compte donner son sang dès son arrivée à l’aéroport. À Saint-Claude, où la communauté turque regroupe plus de 4.000 personnes, un appel aux dons est lancé à l’issue de la prière du vendredi.
Leur immeuble s’est effondré à la deuxième secousse
Dans le restaurant où elle travaille dans le pays de Montbéliard, Sibel prend quelques minutes pour témoigner. Elle respire, mais elle a eu peur. “Mon fils, ma mère, ma soeur sont là-bas dans le secteur d’Elbistan. Ils vont bien, ils ont ressenti les secousses, ils ont pu sortir de l’immeuble où ils étaient. L’immeuble s’est effondré à la deuxième secousse. Ils ont pu partir à la campagne se mettre à l’abri dans de la famille”, témoigne Sibel.
Je suis rassurée pour ma famille, mais inquiète forcément pour tous les autres.
Sibel
Basée dans le secteur de Mulhouse, la jeune femme a appris que des dons allaient déjà partir vers la Turquie.
"On sera solidaires"
Depuis Besançon, Fatma suit comme elle les informations. La jeune femme travaille dans un supermarché du quartier de Planoise. Elle a appris le séisme comme beaucoup de Français en se réveillant ce matin.
“C’est dur, ça fait mal au coeur, de voir notre pays, ou un autre pays dans cette situation de souffrance. Ce sont des humains qui ont besoin d’aide. On sera solidaires. Mon neveu qui est ado, m’a déjà dit qu’il donnerait 30 euros”, confie la Bisontine. Fatma a de la famille en Turquie, elle y retourne régulièrement. Elle pense à toutes ces familles qui ont été surprises en pleine nuit dans leur sommeil par le tremblement de terre.
A Besançon, d'autres ont été suspendus ces dernières heures aux nouvelles. Al Khazniwi, président de l'association des Kurdes de Besançon a une partie de sa famille au Kurdistan turc dans la ville de Batman. "Ma belle soeur, mes nièces sont tous dans un stade, hébergés avec les moyens du bord. Ils sont dans l'angoisse d'une nouvelle secousse dans cette ville kurde pétrolière" dit-il. Comme beaucoup d'autres, il sait que la solidarité va jouer de familles en familles depuis la France.
En Turquie, de nombreux bâtiments ont été détruits dans de nombreuses villes du sud-est du pays. Le bilan est provisoire, il pourrait encore s’alourdir au fur et à mesure de l’avancée des secours.