Solidarité. 20 réfugiés formés à l’école de commerce de Bourgogne, "j'espère commencer une nouvelle vie professionnelle"

Pour la troisième année, la Burgundy School of Business de Dijon (Côte-d'Or) accueille de janvier jusqu’en avril des réfugiés qui ont fui la guerre. Le but : aider leur réinsertion dans le monde du travail.

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"J’aime mon bébé et je déteste la guerre", dit Oliena Milina, sans hésiter. Agée de 40 ans, cette réfugiée ukrainienne participe à un exercice de théâtre d’improvisation dans le but de se familiariser avec les élèves à la Burgundy School of Business, installée à Dijon (Côte-d'Or).

Voilà dix mois qu'elle a fui la guerre. Et ce jeudi 5 janvier, elle commence une nouvelle vie à l'école de commerce de Bourgogne. Pour cette année 2023, l'établissement accueillera 20 personnes, dont une dizaine d'Ukrainiens dans le cadre de programme d'inclusion de réfugiés. 80 % sont des femmes.

Pour la Burgundy School of Business, le but est de faciliter l'intégration des réfugiés dans la vie professionnelle en France.

Au programme : français, théâtre, culture d'entreprise et yoga

Avant d'intégrer l'école, les réfugiés volontaires passent un entretien afin de choisir les personnes les plus enthousiastes et celles qui sont vraiment à la recherche d'un emploi nous explique Célina Saulas, responsable du programmation d'intégration et professeure d'économie à la BSB. 

Une fois à l'école, les participants réaliseront un test pour déterminer le niveau de pratique de la langue française. Ils auront ensuite 24 heures de cours de Français par semaine pendant trois mois. Tous les jeudis, ils suivront également des cours de yoga et de théâtre. 

Le théâtre, comme manière de reprendre confiance en eux. En parallèle, les élèves étudieront la culture d'entreprise.

La majorité des élèves a déjà eu un métier

Les vingt participants cette année sont originaires d'Ukraine, de Syrie, du Soudan et du Sénégal. Mais la moitié est d’origine ukrainienne. Et la majorité exerçait un emploi avant de venir en France. "Dans leur pays, les femmes étaient agents immobilières, coiffeuses, professeures, gérantes dans l’hôtellerie-restauration... Nous allons les aider à travailler leur employabilité en offrant cette clé qu’est le réseau", explique Céline Soulas.

Oliena Milina travaillait comme agent immobilière en Ukraine. "J'espère que je pourrais travailler également en France. Mais avant, je dois apprendre la langue française pour communiquer avec les gens et pour savoir demander ce dont j'ai besoin", nous confie-t-elle.

Ousmane Ndiaya, un étudiant sénégalais, ajoute : "je suis là depuis trois ans. J'espère que ce programme m’aidera à commencer une nouvelle vie professionnelle"

Tous ont conscient que c'est une nouvelle vie qui commence, avec comme point de départ, la découverte d'une nouvelle langue. "J'étais professeure d'anglais en Syrie. Il faut apprendre la langue française pour travailler ici", raconte Yamama Sawan, une réfugié syrienne.

Ennas, qui vient du Soudan, raconte, quelques larmes dans les yeux : "j’étais la responsable d’un grand magasin avant que je parte de mon pays. Maintenant, j'ai besoin d’apprendre la langue française pour avoir la capacité de recommencer encore".  

Deux fois plus d'élèves que 2022

Cette année, la BSB accueille deux fois plus d'élèves que l’année dernière. Le projet a reçu un soutien financier de 28 000 euros de la part de la direction départementale de la cohésion sociale.

Ce programme aspire à donner aux réfugiés les clés de l’intégration pour réussir à s’insérer dans le monde du travail en France.

"Il développe les compétences chez les apprentis et facilite la découverte d’un projet faisable pour chaque personne selon ses compétences. Il est fondamental de contribuer à leur réinsertion professionnelle et sociale", insiste Célina Saulas.

Il aide la majorité à s'orienter vers le bon travail pour avoir la capacité de travailler. Une fois formés, les élèves seront plongés dans le monde de l'entreprise et bénéficieront du réseau de l'école dijonnais.

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