Près de 200 jours après le début de la guerre en Ukraine, environ 1 200 déplacés ukrainiens ont été accueillis dans le seul département de la Côte-d'Or. Des arrivées qui restent régulières en ce début septembre, tandis que les premiers réfugiés s'intègrent tant bien que mal au territoire.
Ce mardi 6 septembre, le préfet Fabien Sudry a tenu une conférence de presse visant à faire le point sur la situation des réfugiés ukrainiens en Côte-d'Or. Environ 1 200 ont été accueillis dans le département depuis le 24 février dernier, soit un tiers du nombre de déplacés ayant trouvé refuge en Bourgogne-Franche-Comté. "Nous avons pu offrir un accueil digne. Notre territoire a été à la hauteur des exigences", s'est félicité Fabien Sudry. "Il fallait être au rendez-vous de l'Histoire."
20 arrivées par semaine en moyenne
Près de sept mois après le début de la guerre en Ukraine, le nombre d'exilés ne cesse de croître. En moyenne, 20 Ukrainiens sont accueillis chaque semaine en Côte-d'Or. La majorité d'entre eux gagne la région via des réseaux familiaux, privés ou associatifs, voire par leurs propres moyens. "Il y a tout de même eu des arrivées collectives, comme au gymnase Chambelland, via des bus venus d'Allemagne", précise le préfet. Au total, 254 personnes sont arrivés à Dijon de cette façon.
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750 titres de séjour délivrés
Une fois leur périple terminé, les réfugiés doivent se rendre à la structure de premier accueil des Ukrainiens (SPADU). Gérée par l'association Coallia, cette plateforme a pour objectif de les aiguiller à leur arrivée en France, principalement pour l'obtention d'un titre de séjour. Celui-ci, délivré par la préfecture, est valable pour six mois et est renouvelable. Ce document permet notamment aux déplacés de travailler, d'être soignés et d'accéder à l'allocation des demandeurs d'asile.
"750 de ces titres ont été délivrés en Côte-d'Or depuis le début du conflit", indique Fabien Sudry. "Seuls les majeurs peuvent l'obtenir, ce qui explique que tous les Ukrainiens accueillis n'en ont pas reçu. Nous recevons en effet beaucoup de mineurs."
La moitié des réfugiés hébergée par des particuliers
Début septembre, un peu plus de 1 000 exilés sont toujours hébergés dans le département. 530 restent logés chez des particuliers tandis que l'État, via des bailleurs sociaux ou des institutions, prend en charge l'autre moitié. Le préfet a par ailleurs révélé qu'une aide financière pour les personnes accueillant des réfugiés pourrait voir le jour dans les prochaines semaines, sous l'impulsion de la Première ministre Élisabeth Borne.
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Bien qu'une majorité de déplacés réside toujours à Dijon, l'objectif est d'en envoyer progressivement dans le nord de la Côte-d'Or. 54 personnes occupent actuellement des logements dans ce secteur. À terme, la préfecture espère également développer l'accueil dans le sud du département.
"Beaucoup commencent à avoir un emploi"
Depuis février, 96 Ukrainiens se sont inscrits à Pôle Emploi. À la rentrée, 56 le sont toujours. "Ils ne comprennent pas vraiment que l'État puisse aider à chercher un travail, puisque cela ne fonctionne pas comme ça chez eux", explique Fabien Sudry. "Ils ont tendance à chercher eux-mêmes. Ils sont demandeurs dans des domaines en tension, comme l'hôtellerie ou le bâtiment. Beaucoup commencent à avoir un emploi." Huit réfugiées ont par exemple été recrutées en CDD par la maroquinerie Thomas, qui dispose d'un centre à Semur-en-Auxois.
Les écoliers ont quant à eux pu effectuer leur première rentrée scolaire, à hauteur de 112 élèves dans le premier degré et 70 dans le second. Des "espaces numériques de travail" ont été installés pour certains d'entre eux, les plus âgés, afin qu'ils puissent rester en contact avec leurs anciens professeurs.
Pour rappel, plus de sept millions d'Ukrainiens auraient fui leur pays depuis le début de la guerre, d'après les chiffres de l'ONU.