La métropole Dijonnaise inaugurait le lundi 24 juin sa station de chargement à hydrogène vert, destinée aux bus de la ville et aux bennes à ordures ménagères. Un projet vertueux mais qui a été retardé et revu à la baisse suite à la faillite du constructeur Van Hool.
C'est une première en France et un projet évalué à plus de 100 millions d'euros : à la veille des Journées Hydrogène dans les Territoires qui vont accueillir plus de 800 personnes, la Métropole de Dijon a procédé aujourd’hui à l’inauguration de sa première station à hydrogène vert.
Une station taille XXL et au design épuré, inaugurée en présence du maire de Dijon François Rebsamen (FP) et Marie-Guite Dufay (PS), Présidente de la région Bourgogne Franche-Comté.
"Dijon a fait le pari de développer sur son territoire une filière complète d’hydrogène vert. Nous sommes fiers de porter avec nos partenaires ce projet ambitieux, véritable modèle pour la France et l’Europe" a déclaré le maire de Dijon.
La station est exploitée à travers la coentreprise Dijon Métropole Smart EnergHy, détenue par ENGIE Solutions Hydrogène, IntHy, Dijon métropole et ADEME Investissement. Cette réalisation a été soutenue financièrement par la Région Bourgogne-Franche-Comté (585 280 €), l’ADEME (2 230 997 €) et la commission européenne (1 312 800 €). La Banque des Territoires soutient également la réalisation de cette station sous la forme de prêt accordé à hauteur de 3 millions d’euros.
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La métropole possède déjà quatre bennes à ordures ménagères en service actuellement roulant à l'hydrogène et quatre autres sont prévues d'ici 2026.
Alors qu’il était auparavant question de convertir à l’hydrogène l’intégralité des bus et bennes à ordures ménagères du territoire d’ici à 2030, soit respectivement 185 et 44 véhicules, la stratégie est aujourd’hui remise en cause. Déjà en 2020, il était évoqué 8 camions-benne, 6 véhicules utilitaires et des autobus.
La raison ? La ville devait recevoir le mois dernier une flotte de 16 bus à hydrogène. Une commande retardée puis annulée par la faillite du constructeur Van Hool.
"La commande n'a pas été honorée, on a relancé un appel d’offres pour la fin de l'année. Cela va entamer un décalage, mais beaucoup d'entreprises sont intéressées, on ne doute pas d'avoir des réponses", explique François Rebsamen lors de l'inauguration.
Une autre station pour 2026
Une deuxième station d’hydrogène vert, située au Sud de Dijon, sera opérationnelle en 2026 pour alimenter en hydrogène les 38 bus et 8 bennes à ordures ménagères prévus de la métropole dijonnaise, avec une capacité de près d’une tonne d’hydrogène par jour.
Ce projet incarne notre vision de l'avenir de notre métropole.
François Rebsamenmaire de Dijon
Un projet qui permettra d’éviter chaque année 4000 tonnes de rejets de CO2 soit l’équivalent de plus de 18 millions de km en voiture thermique.
Pour cela, la métropole a investi 100 millions d'euros dont 30% pour la construction des deux stations de production/distribution d’hydrogène et 70% pour le renouvellement des bennes et des bus à hydrogène.