#studio3 : Tabir Sarrail, un voyage rock et méditatif

Le groupe dijonnais Tabir Sarrail propose un voyage musical original. Entre dissonance et accord parfait, le violoncelle, le thérémine et les guitares déverrouillent les portes de l'imaginaire.

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Tabir Sarrail... Ce nom sonne comme la promesse d'un voyage.

Encore faut-il accepter de vous perdre sur les chemins de traverses post-rock qu'emprunte le groupe dijonnais. Composé de la violoncelliste et chanteuse Malika Marchand, du batteur Rémi Meilley, du guitariste Brice Defonseca, du bassiste Nicolas Colson et de Robin Mory, à la fois guitariste, pianiste et joueur de thérémine, Tabir Sarrail cherche l'alchimie fragile entre ces instruments lors de longs morceaux (9min minimum), écrits comme des cheminements entre rock et rêves. 

Le Palais des rêves

Le groupe tient justement son nom d'un roman de l'albanais Ismaïl Kadaré, Le Palais des rêves. Dans un empire tyrannique, le héros Mark-Alem est embauché par une administration capitale : le Tabir Sarrail.

"Dans ce livre, l'auteur décrit une société contrôlée par un ministère très important, qui contrôlerait les rêves de la population, le Tabir Sarrail" explique Robin Mory qui avoue avoir choisi le nom car le roman l'a marqué. Le projet musical s'affiche clairement lorsque l'on a cette clé : "Absolument mais il ne fait pas le dire."

Résonnances

De fait, la musique de Tabir Sarrail parle à notre inconscient. Ce post-rock purement instrumental détourne les règles académiques.

La voix humaine se devine mais c'est son double violoncelle qui porte la parole. Le rythme et la révolte ne sont jamais loin, comme dans nos songes. Pourtant, c'est le thérémine qui a le dernier mot, tantôt dans le dialogue, tantôt dans la dissonance.

Le thérémine, l'un des plus anciens instruments de musique électronique a été inventé en 1920 par le Russe Lev Sergueievitch Termen. Fascinant, l'instrument sonne, quand on le dompte, entre la voix humaine et la scie électrique.

Les musiciens de Tabir Sarrail se sont retrouvés en 2018 simplement pour jouer entre amis, "sans idée précise et sans contrainte de forme musicale précise". De la batterie au thérémine, leur palette sonore est si large qu'ils peuvent mêler leurs influences. Si Malika Marchand a une formation classique, les quatre autres sont plutôt issus du rock et autodidactes. Robin Mory, qui gère le studio indépendant Triphon à Dijon, reconnaît avoir été influencé par le groupe montréalais Godspeed you ! Black Emperor.

Le prochain album du groupe, composé de quatre titres, sortira à l'automne sur le label Luminol Records. Dans l'idéal, Tabir Sarrail espère le sortir en double vinyle. 

Des images entêtantes

Depuis sa création en 2018, le quintette intègre des projections vidéos à ses concerts. Avec le bassiste Nicolas Colson, les membres du groupe créent des images poétiques et énigmatiques, projetées sur sept écrans et montées en direct. 

Avec les projections vidéos, on essaie de donner des pistes sur le voyage musical que l'on propose en concert.

Robin Mory, membre du groupe dijonnais Tabir Sarrail

"C'est une expérience assez longue, assez méditative et le fait d'avoir de l'image peut recentrer l'attention sur autre chose et amener d'autres émotions sur scène."

Le projet du groupe est indissociable de l'image.

Robin Mory, co-fondateur du groupe dijonnais Tabir Sarrail

▶ Découvrez d'autres artistes sur le plateau d'#studio3

#studio3 a été réalisé par les équipes de France 3 Bourgogne :

  • Mise en images : Cyrille Fouquin
  • Techniciens vidéo : Jean-Renaud Gacon et Cédric Torelli
  • Son : Arnaud Tock, Samuel Verrier, Gilles Parnalland
  • Lumières : Hervé Coeffet
  • Cadreurs : Jean-Philippe Beulaygue et Jean-Christophe Leduc
  • Scripte : Anne Bruynooghe
  • Infographie : Emmanuel Picaut et Cyrille Fouquin
  • Montage : Valérie Jonnet
  • Journaliste : Tiphaine Pfeiffer

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