C'est l'un des évènements sportifs les plus populaires du monde, mais il a aussi un coût. Si le Tour de France 2024 s'arrête trois jours en Bourgogne, c'est parce que les collectivités ont mis la main au portefeuille. Mais les retombées espérées sont importantes. On fait le point.
Trois jours en Bourgogne. Le Tour de France s’installe rarement aussi longtemps dans une région. Entre ce jeudi 4 et ce samedi 6 juillet, la Grande Boucle, véritable mythe du sport mondial, passe en Saône-et-Loire puis en Côte-d’Or.
De Mâcon à Dijon, en passant par Nuits-Saint-Georges, Gevrey-Chambertin et Semur-en-Auxois, la côte viticole va vivre au rythme du Tour de France, le troisième évènement sportif du monde après les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football.
100 000 euros de dépenses pour Mâcon et la Saône-et-Loire
Mais recevoir le peloton a un coût. Prenons l’exemple de Mâcon, ville-départ de la sixième étape. 100 000 euros ont été dépensés par les collectivités, dont 80 % par le département. "Ça représente un investissement mais les retombées sont tellement énormes. C’est vraiment une belle mise en lumière de la ville et du département avec des images sensationnelles qui seront tournées. C’est une publicité pour notre terroir. Et puis c’est un sport où l’accès est gratuit. Donc, c’est une vraie vitrine", justifie André Accary, président de la Saône-et-Loire.
L’image véhiculée par le Tour, suivi par plus de 42 millions de Français chaque année à la télévision, c’est aussi ce qui a convaincu Jean-Patrick Courtois, le maire de Mâcon. La dernière fois que la commune avait accueilli la Grande Boucle, c’était en 2019. "C’est un spectacle fabuleux. J’espère qu’il sera habitué à venir tous les cinq ans à Mâcon. Pour nous, c’est merveilleux. C’est une belle aventure", explique-t-il.
Dijon, ville-arrivée, a déboursé 150 000 euros
Une sixième étape au départ de Mâcon donc, qui se conclura à Dijon, avec un finish au sprint. La petite Reine de retour dans la Cité des Ducs après 27 ans. La ville a investi 150 000 euros pour recevoir à nouveau le Tour.
Nathalie Koenders, première adjointe à la municipalité, s’est engagée personnellement pour ramener la Grande Boucle à Dijon. "C’est important pour l’activité économique de notre ville car ce seront des chambres d’hôtel de prises et réservée, des restaurants qui vont travailler. Tout évènement qui fait la promotion du sport et de l’activité, c’est bon pour la Ville, c’est bon pour l’attractivité".
150 000 euros, pourquoi ce prix ? Car Dijon devra prendre en charge les équipes cyclistes. Mais les retombées peuvent être importantes. Par exemple, en 2019, la ville d’Albi a versé 500 000 euros pour accueillir l’arrivée d’une étape, la journée de repos et le départ de l’étape suivante, soit trois jours. Elle a récupéré 1,5 millions d’euros grâce au commerce engendré par l’évènement.
De forts retours sur investissement ?
Trois jours et 500 000 euros d’investis par Albi en 2019, l’investissement est sensiblement le même pour le département de la Côte-d’Or : 530 000 euros. "Le département est en charge des infrastructures routières. Même si les routes sont régulièrement et correctement entretenues, il y a quand même des exigences qui nous sont imposées par l’organisation du Tour", décrit Catherine Louis, vice-présidente de Côte-d'Or, chargée des Sports.
La petite Reine, un monument du sport, l’évènement populaire par excellence, mais aussi l'une des compétition aux plus forts enjeux économiques. Selon des études réalisées lors des précédents Tours de France, chaque spectateur de la Grande Boucle extérieur à la ville-étape rapporte 78 euros en moyenne.