Alors que l'annonce d'un nouveau confinement parait de plus en plus probable, un collectif de commercants propose une solution intermédiaire : un confinement par demi journée. Ils ont été reçu à Bercy. A Dijon (Côte d'Or), le vice-président de l'association défend cette idée.
A Dijon Denis Favier est le président de l'association des commerçants Shop'In Dijon. Il est également le vice-président national de l'association "Commerçants et artisans des métropoles de France". Plutôt qu'un confinement semblable à celui du printemps ou à celui de l'automne, il propose un confinement à la demi-journée. Selon lui, cette solution pourrait permettre de concilier restrictions sanitaires nécessaires pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 et soutien à l'activité économique.
Denis Favier répond à Christophe Tarrisse et Guillaume Gosalbes
L'annonce d'un troisième confinement semble imminente. Cette hypothèse vous inquiète-t-elle ?
D.F : Bien sûr. C'est ce que je redoutais depuis le deuxième confinement, qu'il y en ait un troisième. Beaucoup de commerces risquent bien évidemment de ne pas s'en relever. Il est impératif que ce troisième confinement soit repoussé ou qu'il soit différent de ceux que l'on a déjà connus.
Quelles solutions, quelles pistes de travail proposez-vous ?
Au niveau national, avec l'association "Commerçants et artisans des métropoles de France", nous travaillons avec Bercy pour proposer un confinement de demi-journée. Nous proposons un matin ouvert pour tous les commerces, qu'ils soient essentiels et non essentiels, et une fermeture en fin de matinée. Elle pourrait intervenir soit à midi, soit, au mieux, un petit peu plus tard à 14h. Mais je sais que le gouvernement, n'y est pas forcément favorable pour éviter les rassemblements chez les particuliers à la pause déjeuner.
"Les soldes sont là. S'il y a confinement, que vont faire nos commerçants de tous leurs stocks qu'ils ont sur les bras?"
Selon vous, sans cette mesure, c'est le sort des commerces non essentiels qui est en jeu ?
Oui, car même si les commerces qui peuvent rester ouverts ne font pas 100 % de leur chiffre d'affaire habituel - ils tournent plutôt aux alentours de 50%. C'est pour les commerces non essentiels que cela risque d'être très très compliqué.
Malgré les aides, qu'elles soient nationales ou locales comme ici à Dijon, cela ne va pas suffire. On peut s'attendre à une catastrophe économiques à la fin de la crise sanitaire.
Les commerçants vous font-ils remonter ce genre d'inquiétudes ?
Bien entendu. Nous sommes en pleine période de soldes. Soldes et couvre-feu, cela ne fait déjà pas très bon ménage. Malheureusement, même si les commerces sont ouverts jusqu'à 18h, les gens commencent à déserter les rues du centre-ville à partir de 17h.
Nous avons des soldes qui ne fonctionnent pas comme elle le devraient. Et puis, les soldes sont là. S'il y a confinement, que vont faire nos commerçants de tous les stocks qu'ils ont sur les bras? C'est pour cela que nous travaillons également avec Bercy [le ministère de l'Economie et des finances, ndlr] pour qu'il y ait une prise en charge de la dépréciation de la valeur des stocks actuels pour venir en aide aux commerçants.