Une trentaine de demandeurs d'asile occupent un immeuble à Dijon : "sans ce lieu, on dort dehors"

Face au manque de places d'hébergements pour les demandeurs d'asile à Dijon (Côte-d'Or), une trentaine de migrants occupent, depuis une semaine, un immeuble laissé à l'abandon dans le quartier Marmuzot.

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Depuis le mardi 28 décembre, ils sont une trentaine de migrants à occuper un immeuble abandonné du quartier Marmuzot de Dijon (Côte-d’Or). Une nécessité selon eux, face au manque d’hébergements destinés aux demandeurs d’asile. Les occupants, des hommes et des femmes sans enfants, viennent en majorité de Somalie, du Tchad ou d’Ethiopie.

Les squatteurs ont prévenu les voisins de leur arrivée en glissant un mot dans leur boîte aux lettres. Parmi eux, des demandeurs d’asile, qui sont en droit d’être logés durant l’examen de leurs dossiers. Des banderoles affichés sur la façade de l'immeuble dénoncent leur situation.

En effet, selon la loi, un individu qui réalise une demande d’asile peut bénéficier d’un hébergement dans un centre d’accueil, mais aussi d’un accompagnement social et administratif. "Si aucune place n’est disponible, vous êtes inscrit sur une liste d’attente et vous pouvez être orienté vers des solutions provisoires d’hébergement, dans une structure collective ou un hôtel", précise service-public.fr, le site de l’administration française.

Un manque d'hébergements à Dijon ?

Mais pour Mamadou, un Guinéen arrivée en France il y a 5 mois, et qui a trouvé refuge au sein de l’immeuble inoccupé depuis 2019, la réalité est différente. "Ce lieu, on l’occupe pour nous trouver un toit. Sans ce lieu, on dort dehors. Tout le temps, on est confronté à des problèmes de retard, soit au 115, soit avec les demandes de logement. Donc on n’arrive pas à avoir de logement et rester au chaud".

Y a-t-il un manque d'hébergements pour les demandeurs d'asile à Dijon ? La préfecture n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. Cependant, si l’on regarde les chiffres officiels et publiés en juillet 2021, le nombre de places d’accueil de migrants et réfugiés a augmenté en Bourgogne-Franche-Comté, avec plus de 5 800 hébergements mis à disposition. Une capacité qui a doublé sur la région ces 6 dernières années.

Mais loin des chiffres, le collectif Soutien asile 21 aide sur place les squatteurs. L’organisation dénonce le manque d’hébergements et la situation réservée aux migrants.

"Il y a un problème de logements pour les demandeurs d’asile pour différentes raisons. Les critères sont de plus en plus renforcés et l’État trouve de plus en plus de manœuvres pour retirer les droits aux allocations et aux logements. Ce qui fait que ces personnes font des procédures compliquées et difficiles dans des conditions qui sont encore plus difficiles", alerte Marine, membre du collectif Soutien asile 21.

Au sein de l’immeuble, où nous n’avons pas pu pénétrer, les migrants disposent d’un peu d’eau mais n’ont pas accès à l’électricité. Le bâtiment appartient à un promoteur immobilier. L’espoir des squatteurs est d’éviter une expulsion durant l’hiver. Pour l’heure, aucune intervention n’est prévue selon le procureur de Dijon.

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