Nouvelle mobilisation ce mardi 6 décembre sur le campus de l'Université de Bourgogne. Hier déjà, des professeurs et des syndicalistes organisaient une journée d'études sur les conséquences des restrictions budgétaires dans les universités.
Quelle est la situation ?
L'Université de Bourgogne subit des restrictions budgétaires depuis la dernière rentrée. Pour ne pas creuser le déficit de la structure, son président Alain Bonnin, avait annoncé en octobre 35 000 heures d'enseignement en moins (sur les 450 000 dispensées chaque année).
Il justifiait ce chiffre par une baisse des dotations de l'État à l'Université, avec dans le même temps une hausse du nombre d'étudiants.
Cette décision avait provoqué une forte mobilisation des professeurs et des étudiants au mois d'octobre dernier.
Nouvelle moblisation ce mardi
Nouvelle mobilisation ce mardi 6 décembre sur le campus universitaire. Ce midi, une assemblée générale « inter UFR » (environ 150 personnes) s’est tenue pour évoquer les moyens d’actions pour enrayer les coupes budgétaires décidées par la direction.
Après avoir réduit le nombre d’heures de 10 % pour cette année universitaire, la présidence, faute de dotations suffisantes, souhaiterait faire de nouvelles coupes sur le nouveau plan pluriannuel 2017-2022. Inacceptable pour les enseignants et les étudiants. Un conseil d’administration se tiendra mardi prochain
Des universitaires se penchent sur les conséquences
Des universitaires ont organisé ce lundi une journée d'études directement liée à l'inquiétude face à la baisse des budgets. Au programme de cette journée, plusieurs conférences sur l'évolution de l'enseignement supérieur et les conséquences de la loi LRU (loi Pécresse) sur l'autonomie des universités.
"On essaye de comprendre de quoi ces coupes budgétaires sont le nom", explique François Jarrige, maître de conférence en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne. "Parce que derrière les petites coupes budgétaires qui sont répétées chaque année, qui nous obligent à réduire nos offres de formation au coup par coup, en réalité il y a [...] des transformations du système académique, du savoir et des universités dans la société."
Des coupes budgétaires répétées
Du Havre à Besançon en passant par Limoges, les budgets des universités sont déficitaires et les conséquences identiques. Les filières lettres classiques, musicologie et sciences humaines sont les plus touchées par les restrictions budgétaires du fait de leurs faibles effectifs.
Les universitaires espèrent que cette journée permettra de construire un réseau national pour défendre leurs disciplines. Mardi, à la mi-journée, une assemblée générale se tiendra sur le campus pour évoquer le prochain contrat de formation.
Des professeurs et des syndicalistes organisaient ce lundi une journée d'études à l'Université de Bourgogne sur les conséquences des restrictions budgétaires dans les universités.
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©France 3 Bourgogne
Montage : Aurélien Marone-Missud
Intervenants : François Jarrige, maître de conférence en histoire contemporaine à l'Université de Bourgogne
Frédéric Neyrat, sociologue à l'Université de Normandie
Françoise Salvan-Renucci, chercheuse à l'Université d'Aix-Marseille