IMAGES. Appelée par des passants affolés, la police intervient... sur un faux braquage pour un clip de rap : "c'était tendu"

Le tournage d’un clip de rap a créé la panique rue Jean-Jaurès à Dijon, dimanche 11 février. Les acteurs jouaient une scène où ils cambriolaient une épicerie, avec de fausses armes. Mais les passants eux, ont cru à un vrai casse et ont appelé la police qui est rapidement intervenue.

C’est une scène surréaliste digne de la série TV Casa Del Papel qui s’est jouée dimanche 11 février, vers midi. Alors qu’un groupe de jeunes Dijonnais, déguisés en rouge comme les personnages de la série, simule, avec des armes factices, le cambriolage d’une épicerie pour un clip de rap, la police intervient et pointe ses armes - des vraies celles-là - sur les acteurs."On était tous choqués et surpris", s’exclame le rappeur Massamba Wone, connu sous le nom de Ma2ss, à l'origine du clip.

Passants affolés et militaires de l'opération Sentinelle


 Car ce sont des passants affolés qui ont prévenu les forces de l’ordre, en leur expliquant qu’il y avait un cambriolage armé dans le magasin Vival de la rue Jean-Jaurès à Dijon.

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La police a procédé à la vérification des identités des jeunes acteurs et saisi les fausses armes. ©Massamba Wone, connu sous son nom d'artiste Ma2ss


"Au départ, on devait juste tourner à l’intérieur de l’épicerie avec l’accord du gérant. Mais dans l’euphorie du tournage et pour que la scène soit le plus réaliste possible, on s’est dit, il faut sortir et rejoindre la voiture avec le pactole", explique Ma2ss. Et c’est à ce moment-là que les passants prennent peur et appellent la police.


Sur place, la tension monte rapidement. "La police nous a dit de baisser nos armes, de lever les bras. Ils pointaient leurs armes sur nous, c’était tendu", poursuit le rappeur. Paniqués, les jeunes crient : "c’est un clip, ce sont des fausses armes." À noter qu’une équipe de militaires de l’opération Sentinelle, qui passait par là, est elle aussi intervenue.

Une fois la pression redescendue, la police interroge le gérant du magasin qui confirme qu'il s'agit bien d'un tournage. Les policiers procèdent ensuite à une vérification d’identité et saisissent les faux pistolets, dont un de type fusil d’assaut.

Sur ce type de situation, on n'intervient pas en sifflotant, on intervient avec l'arme au poing

Cédric Bovrisse

secrétaire départemental du syndicat Alliance police nationale

 

"Quand on reçoit un appel général nous annonçant qu’il y a braquage avec arme à feu en cours, on ne se pose pas de questions", explique Cédric Bovrisse, secrétaire départemental en Côte-d'Or du syndicat Alliance police nationale. "Plus le clip est réaliste, moins on se pose de questions, on y va direct !"

D'après le policier, ses collègues étaient tous équipés de gilets par balles spéciaux arme lourde pour faire face à des individus armés. "À l’école de police, on nous apprend que tout peut arriver. Sur ce type de situation, on n’intervient pas en sifflotant, on intervient avec l’arme au poing car on s’attend au pire", détaille Cédric Bovrisse.

Des excuses et une prochaine convocation au commissariat

L’intervention a duré plus d’une demi-heure. Malgré la tension, les policiers ont pris le temps de discuter avec les jeunes. "Ils nous ont expliqué que c’était dangereux de faire ça sans autorisation de la préfecture", abonde Ma2ss.

L’homme de 22 ans s’est alors excusé. "Je comprends totalement la police car on a quand même perturbé le quartier, ça aurait pu mal se finir. Pour le prochain tournage, je demanderai les autorisations en amont et ferai appel à une équipe professionnelle de tournage". Il sera prochainement convoqué par la police pour s’expliquer.

En attendant, le teaser du clip "La Casa Del Einstein" sortira la semaine prochaine. Le rappeur n’a encore pas décidé si oui ou non, il fera référence à cette mésaventure dans son clip.

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