VIDÉO. Sans suture ni agrafe, voici le pansement du futur, créé à Dijon

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Chez Cohesives, 12 personnes travaillent sur le pansement du futur. ©Elsa Bezin et Guillaume Desmalles / FTV

A Dijon, la start-up Cohesives développe un nouveau type de pansement, sous forme de gel. Indolore pour le patient et facile à poser, il permettrait d’éviter sutures et agrafes. Un projet prometteur, qui a reçu une aide de l’Etat.

Il va peut-être révolutionner la chirurgie. Imaginez : un gel appliqué directement sur une plaie, comme un pansement, et qui permet de se passer de sutures et d’agrafes. Une prouesse technologique en train de prendre vie dans une start-up dijonnaise, Cohesives.   

Plus de sutures

Démonstration avec une peau de porc. Sur l’incision, on dépose d’abord une fine couche adhésive, que l’on passe ensuite sous une lampe UV. "Elle va se rigidifier et s’ancrer dans la surface du tissu", explique Julien Steinbrunn, le directeur recherche et développement de la start-up. Ensuite, une deuxième couche invisible : celle qui garantit la résistance à la rupture. "Rien ne lâche. Il y a une étanchéité et une adhésion parfaite. On va pouvoir ainsi vivre tranquillement avec cette cicatrice, sans qu‘elle se rouvre." À la fin, comme un film plastique, qui doit tenir au moins 48h. Un processus totalement indolore, selon Cohesives.

Pratique pour les petites plaies, donc, mais surtout en chirurgie. "Aujourd’hui on se débrouille, mais il y a clairement un manque, détaille Bertrand Perrin, le fondateur de Cohesives et lui-même ancien chirurgien cardiaque. Il y a de la colle chirurgicale pour étanchéifier, mais elle est peu efficace car elle colle très mal au tissu biologique." Les sutures ne sont pas non plus satisfaisantes : "c’est un acte difficile, qui demande un apprentissage long. Souvent on abîme les tissus ; il peut y avoir des complications diverses et variées".

" Le gel n’a pas tous les inconvénients des fils de suture. Ici, pas de lésions. L’opération est plus simple pour le chirurgien et moins douloureuse pour le patient "

Julien Steinbrunn, directeur R&D Cohesives.

Cohesives, créée en 2016, n’en est pas à son coup d’essai. Un de leurs produits destinés aux chevaux est déjà utilisé dans une trentaine de cliniques vétérinaires. Sous forme de spray, il permet de cicatriser les plaies qui ne peuvent être suturées car trop importantes. "Ce sont des plaies longues et coûteuses à traiter, détaille Patrick Goudot, le directeur marketing. Le produit est une sorte d’épiderme synthétique. Au bout de 48 heures quand c’est bien sec, le cheval peut continuer sa vie, même s’entraîner."

Mise sur le marché prévue en 2025

Le gel, lui, est toujours en phase de développement. Pour accélérer les recherches, la start-up a reçu une aide de 500 000 euros dans le cadre du plan France 2030. Entièrement mérité, selon le préfet : "C’est la reconnaissance de l’excellence. Ce produit va donner lieu à des perspectives de développement dans le domaine de la chirurgie extrêmement intéressantes en matière de pansement". Une innovation qui pourrait aussi intéresser à l’armée française. Cohesives espère une mise sur le marché d’ici 2025 en pharmacie, 2028 pour la chirurgie.

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