Alors qu'elle couvrait l'actualité dans le quartier des Grésilles à Dijon, une de nos équipes a été agressée lundi 15 juin 2020. Violemment prise à partie par une quizaine de personnes armées, elle a réussi à prendre la fuite. Une de nos reporters témoigne.

Encore sous le choc, une des trois journalistes de France 3 revient sur les faits.

"Ils se déchaînent sur nous"

"A 18h45, on s'apprête à faire un direct par téléphone pour le JT pour raconter les événements. Nous sommes venus avec une voiture de reportage banalisée. Avant de sortir notre matériel, on va voir comment cela se passe. On est à l'extérieur de la zone la plus tendue, à 500 mètres environ, avec d'autres habitants à côté de nous.

"Des jeunes à scooter filtrent les entrées dans le quartier. On décide de sortir une petite caméra pour enregistrer un plateau, tout en restant à bonne distance. Aussitôt, deux hommes masqués en scooter arrivent à une centaine de mètres de nous et ils sortent une arme, ressemblant à une kalachnikov. On décide tout de suite de repartir. Un habitant nous prévient en même temps de ne pas rester car d'autres jeunes arrivent avec des battes de baseball.

"On est rentrés dans la voiture tous les trois. Nous n'avons pas le temps de partir. Ils sont une quinzaine autour de la voiture. Une fenêtre est ouverte. Ils nous demandent qui nous sommes et nous leur répondons que nous sommes journalistes à France 3 Bourgogne. C'est à ce moment-là qu'ils se déchaînent sur nous, brisant les vitres, nous jetant des pierres, en tapant sur la voiture avec leurs battes, nous jetant des bouteilles en verre. On prend la fuite tout en les évitant... Mes deux collègues sont légèrement blessés par des bris de glace. Dans la foulée, nous sommes allés déposer plainte au commissariat de Dijon."

"Les Grésilles, ce n'est pas ça"

"Je suis très choquée. Quand on va travailler le matin, on ne se dit pas qu'on va être agressé. On a juste voulu faire notre boulot pour raconter ce qui se passe dans le quartier des Grésilles. On n'est ni pour une communauté, ni pour une autre mais juste pour rapporter objectivement des faits", précise notre journaliste.

"Il faut qu'on continue à aller dans ces quartiers pour montrer tout ce qui s'y passe. Il n'y a pas que de la violence. On y va d'ailleurs souvent. On y rencontre des gens riches, généreux dans tout ce qu'ils ont à nous témoigner. Ils sont accueillants. Leurs vies, ce n'est pas de la violence. Les Grésilles, ce n'est pas ça. On continuera à y aller pour faire simplement notre métier de journaliste. C'est ça le plus important."
 

France 3 porte plainte

Face à ce tels événements, la direction de France 3 Bourgogne a décidé de porter plainte. Dans un communiqué, elle a fermement dénoncé cette agression : "Par chance, les trois personnes de l'équipe qui étaient à bord n'ont pas été blessées mais l'état de leur véhicule laisse à penser que cela aurait pû être dramatique. (...) Elle apporte tout son soutien aux trois personnes victimes de cette attaque et porte plainte au nom de Francetélévisions".
 

 


Malheureusement, d'autres équipes de France 3 ont été menacées ou agressées alors qu'elles faisaient simplement leur métier, celui d'informer toujours au plus juste. Ce fut notamment le cas en janvier 2019, en marge de manifestations de gilets jaunes à Marseille et à Toulon.

Depuis hier, les messages de soutien pour notre équipe de France 3 Bourgogne se multiplient. De la part d'autres journalistes mais aussi d'anomymes, dénonçant une telle violence, incompréhensible.
 


 

 

 

 

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