Dans un contexte de crise économique, la Région Bourgogne-Franche-Comté a voté un budget de prudence pour ce début d'année 2023. Les nouveaux investissements sont stoppés pour six mois avant une réévaluation du budget en juin. Un choix contesté par les oppositions.
Un budget de transition en attendant l'été. Si les élus régionaux ont voté ce mercredi 25 janvier un budget de 1.937 milliards d'euros pour l'année 2023, la prudence est de mise. L'inflation pousse la Région Bourgogne-Franche-Comté à geler les nouveaux investissements pour six mois, avant de réévaluer le budget en juin. Payer les factures et terminer les travaux en cours dans les lycées deviennent prioritaires.
Un choix assumé par la majorité
"Nous avons des questions et des inquiétudes qui aujourd'hui ne sont pas complétement traitées. Nous sommes prudents", justifie Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional. Pour ce premier semestre, l'inflation a eu raison des ambitions de la région. Elle a gonflé les dépenses de deux compétences régionales : les transports scolaires avec la hausse du carburant et le TER, dont des négociations pour diminuer les charges sont prévues au printemps. Avec une augmentation des dépenses de 130 millions d'euros pour moins de 40 millions d'euros de recettes supplémentaires attendues, la différence pèse lourd. Les nouveaux investissements sont stoppés pour six mois. 38 interventions sur 200 sont même supprimées. "Nous devons faire attention à ajuster pour revoir les choses plus posément au moins de juin. J'espère que nous aurons récupéré des marges de manœuvre pour développer encore le territoire.", indique Marie-Guite Dufay.
Le pouvoir d'achat des habitants n'est pas protégé.
Gilles Platretprésident du groupe d'Union des Républicains, du Centre et Écologistes indépendants
Si le choix de ralentir est assumé par la majorité, les groupes d'opposition fustigent cette décision. Julien Odoul, président du groupe Rassemblement national, exprime son incompréhension : "Des Bourguignons et des Franc-Comtois n'arrivent pas à se nourrir, à se chauffer et à se déplacer. La réponse de la majorité socialiste est de faire une pause.".
La droite, par la voix de son président Gilles Platret, émet une réelle défiance : "On nous annonce qu'on vote maintenant le budget mais qu'on le refait en été. Cela crée une sentiment d'insécurité. Le soucis majeur est que le pouvoir d'achat des habitants n'est pas protégé."
Denis Thuriot, président du groupe progressiste, souligne un "manque d'ambition" de la part de la majorité: "J'ai le sentiment qu'on baisse la garde au pire des moments. Je crains le pire."
Annonces d'aides exceptionnelles
Lors de cette assemblée plénière, le conseil régional a annoncé des aides exceptionnelles. Un budget de 25 millions d'euros sur cinq ans va être débloqué pour soutenir les agriculteurs. Touchés par la crise énergétique, les boulangers, les bouchers et les charcutiers ne sont pas oubliés : la région votera en février la création d'un fonds de soutien à hauteur de trois millions d'euros à destination de ces artisans.