C'est un moment malheureusement historique pour l'Établissement français du sang. C'est la deuxième fois qu'il publie un bulletin d'urgence vitale, le premier date d'il y a six mois. Ce bulletin intervient deux semaines après la journée mondiale du don du sang et les collectes événementielles.
Mercredi 29 juin, l’établissement français du sang a alerté du niveau très faible des stocks de sang. C’est seulement la deuxième fois qu’il publie un bulletin d’urgence vitale. Le dernier avait été publié il y a six mois, c’est donc un moment malheureusement historique. Selon l’EFS (établissement français du sang) de Bourgogne-Franche-Comté, le bulletin d’urgence vitale aidera à créer une mobilisation de masse dans les 10 jours qui suivent.
Deux semaines après une collecte événementielle
Pour la journée mondiale du don du sang, l’EFS avait organisé des collectes de sang événementielles. Ces collectes auraient pu garantir un stock suffisant pour l’été. C’était il y a deux semaines. Ont-elles fonctionné ? L’EFS Bourgogne-Franche-Comté répond : "Nous avons eu des résultats corrects par rapport à 2021 mais pas par rapport à ceux de 2019."
Le don du sang est fortement impacté par la crise sanitaire. Cette année, 1 840 personnes sont venues donner leur sang pendant la collecte événement. C’est plus qu’en 2021 où seulement 1 351 personnes avaient fait un don. En revanche, en 2019, plus de 2 400 donneurs s'étaient présentés. C'est l'année de référence puisque les suivantes sont marquées par la crise sanitaire qui altère les résultats.
L’EFS note aussi que la canicule a été un frein dans la collecte. "Nous sommes souvent placés à l’extérieur pour nos collectes. À cause des fortes chaleurs, il y avait très peu de monde dans les rues, donc peu de collecte." En une semaine de collecte sur toute la région, plus les températures grimpaient et moins les dons se faisaient.
Où en sont les stocks actuellement ?
Ce jeudi 30 juin, les stocks de sang en Bourgogne-Franche-Comté sont à hauteur de 9,1 jours. Une situation d'urgence de stock puisque le minimum requis correspond à 10 jours. Dans l’idéal, il faudrait un stock qui varie entre 12 et 14 jours. Cela permet d’être réactif et de fournir les hôpitaux assez rapidement et confortablement. Il faudrait faire 600 prélèvements par jour pour atteindre ce niveau dans la région. Or, les réserves de la région sont en déficit de 2 000 poches de sang.
Cela fait longtemps que les stocks n’ont pas atteint le seuil de confort.
Établissement français du sang de Bourgogne-Franche-Comté
À l’échelle nationale, les stocks sont pour l'instant inférieurs à 90 000 poches de sang. Il faut retrouver rapidement un niveau de 110 000 poches. L’EFS rappelle qu’il faut 10 000 dons de sang par jour pour maintenir des stocks stables.
Un été qui s'annonce difficile
À l'approche de l'été, les professionnels de santé craignent une démobilisation des donneurs pendant leurs congés. Même si les dons augmentent avant les vacances d'été, il sera nécessaire de reconstituer des stocks à la rentrée pour maintenir un niveau stable des réserves de sang.
Si la situation n'évolue pas positivement, le risque à court terme serait de déprogrammer des opérations. "On n'envisage pas de pire scénario. On compte sur les citoyens pour faire en sorte de ne pas tomber dans une situation pire qu'elle ne l'est aujourd'hui" réagit Maxence Michelin, responsable des prélèvements en Côte-d'Or.
Après plusieurs campagnes et alertes les dons du sang ne semblent pas réussir à rester stable. Le bulletin d'urgence vitale a vocation à trouver des donneurs réguliers. "Il faut que le don du sang rentre dans les mœurs et que ça devienne une action régulière pour les citoyens".
Pour rappelle, un homme peut donner son sang 6 fois par an et une femme peut donner 4 fois par an avec deux mois d'écart entre les dons.