Le leader mondial du petit électroménager le Bourguignon SEB a annoncé, ce mardi 13 septembre 2016, l'extension à dix ans de la réparabilité de la plupart de ses produits de ses marques mondiales. Il mise ainsi sur la fidélisation des consommateurs pour augmenter ses ventes.
10 ans de réparabilité pour les autres marques du groupe
Déjà effective pour les produits de ses marques SEB et Rowenta, la garantie 10 ans de réparabilité des pièces détachées va être étendue aux marques Moulinex, Calor, Krups et certains produits Tefal, a annoncé le groupe lors d'une conférence de presse à Paris. Dans ces grandes marques, 97% des appareils sont totalement ou principalement réparables, selon SEB. Un label "produit 10 ans réparable" sera apposé à partir de ce mois-ci sur les emballages de ces produits dans de nombreux pays, à l'exception notable des Etats-Unis, où la pratique commerciale courante du "satisfait ou remboursé" empêche l'essor du principe de réparabilité, selon Alain Pautrot, directeur de la satisfaction consommateurs chez SEB.Le groupe s'appuie sur un réseau de 6.500 réparateurs professionnels agréés dans le monde, dont 250 en France, et "2.800 en Chine", où la culture de la réparation est très répandue, a affirmé ce dirigeant. SEB livre à ces réparateurs indépendants les pièces détachées. Le groupe conserve notamment près de 5,7 millions de pièces de rechange de 40.000 références produits dans un entrepôt géant en Franche-Comté.
Des forfaits réparation lancés en 2017 en France
A partir de début 2017 le groupe compte proposer en France des forfaits de réparation en fonction des produits, qui ne devront pas dépasser un tiers du prix d'achat des appareils neufs pour être attractifs, a expliqué Alain Pautrot. S'engager sur une durée de vie aussi longue des appareils ne devrait pas avoir d'impact négatif sur les ventes, selon le groupe: "L'objectif c'est de fidéliser nos consommateurs (...). Lorsque vous réparez un produit, c'est aussi une vente en moins pour l'un de nos concurrents" a plaidé ce dernier.L'apport des imprimantes 3D
Depuis mai, SEB teste aussi en interne des imprimantes 3D pour créer certaines pièces de rechange. L'objectif à terme est de permettre la fabrication des pièces directement chez le réparateur, pour limiter les stocks et leur logistique coûteuse à la charge du groupe. La filière de la réparabilité est encore mal connue par les consommateurs en France, notamment du fait d'informations lacunaires de certains distributeurs sur la disponibilité des pièces de rechange, a révélé la semaine dernière une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).SEB a aussi imaginé un système où les consommateurs, assistés par des tutoriels en ligne du fabricant et les réparateurs, pourraient procéder eux-mêmes à des réparations basiques. Cependant pour des raisons de responsabilité en cas d'accident, la loi française oblige le fabricant à fournir systématiquement un mode d'emploi papier, ce qui retarde la généralisation de ce système, selon Alain Pautrot.