L'association Capital Filles a été lancée en 2012. Son but, permettre à des lycéennes, en filières technologique ou professionnelle, d'accéder à l'enseignement supérieur. Le dispositif attaque sa 2e rentrée en Bourgogne.
Ce lundi 14 novembre 2016, Camille Girouard, la directrice de Capital Filles, était à Dijon. L'occasion de faire le point sur cette association loi 1901, créée en 2012 par l'entreprise Orange en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, pour encourager les jeunes filles à suivre des voies d'excellence dans des filières techniques et professionnelles. Nous lui avons posé trois questions pour pour mieux cerner ce programme.
Tout est parti d'un constat : jusqu'au bac, les filles réussissent mieux à l'école que les garçons. Après, elles s'orientent moins vers des filières sélectives de l'enseignement supérieur. C'est notamment le cas dans les secteurs scientifiques, techniques et industriels.
En clair, encore en 2016, des jeunes filles de 17 ans s'autocensurent. Elles ne vont pas s'autoriser certains choix parce qu'elles sont des filles ! Ainsi, au lieu de poursuivre des études pour devenir chef de chantier après leur bac pro, elles vont se réorienter vers un CAP petite enfance. Dommage quand on veut devenir chef de chantier ! Le public visé, c'est donc ces jeunes filles qui se destinent à un bac pro ou technique dans des établissements prioritaires, en ville ou en milieu rural. On a également élargi le dispositif à des lycéennes dans des filières "tertiaire", type gestion-administratif.
Quel accompagnement proposez-vous concrètement à ces lycéennes ?
On rencontre les jeunes filles à plusieurs stades de leur scolarité, entre la 3ème et la terminale. Cela commence toujours par des ateliers collectifs. Elles peuvent y rencontrer des collaboratrices de nos entreprises partenaires. L'occasion d'échanger sur des métiers, des filères ainsi que sur les stéréotypes car ils ont la peau dure !
Elles peuvent aussi se voir attribuer une marraine. Cette marraine va donner de son temps personnel à sa filleule pour l'accompagner dans ses choix d'orientation, dans la définition de son projet professionnel ou encore dans la découverte du monde de l'entreprise. Les marraines travaillent dans nos entreprises partenaires : elles sont une quarantaine. Il y a des grands groupes qui sont également des membres fondateurs de l'association (Orange, France Télévisions, Vinci, Engie, L'Oréal...) mais aussi des entreprises implantées localement.
En 2016, nous avons formé 900 binômes filleules-marraines au niveau national, 42 en Bourgogne. Nous intervenons dans cinq lycées côte-d'oriens : à Dijon, Semur-en-Auxois et Châtillon-sur-Seine. Nous sommes implantés dans 22 académies. Prochaine étape, l'académie de Besançon le 24 novembre prochain.
Que dois-je faire si je suis intéressée par ce dispositif ?
Côté filleule, il faut être être scolarisée dans un lycée partenaire. Il faut avoir participé à l'atelier collectif et plus particulièrement à celui de terminale. Un formulaire d'engagement est à remplir et à remettre au professeur qui suit l'action dans l'établissement. Lequel fait suivre à Capital Filles qui forme les binômes.
Pour les chefs d'entreprises ou les collaboratrices qui souhaiteraient en savoir plus, il faut prendre contact avec nous. Nous sommes toujours à la recherche de partenaires.