Élections sénatoriales : François Patriat réussira-t-il son pari ?

Des élections sénatoriales ont lieu dimanche 24 septembre 2017. L’irruption de La République En Marche dans le jeu politique pourrait modifier l’équilibre de l’assemblée. C’est en tout cas la mission qui a été confiée au sénateur bourguignon François Patriat.

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A quoi sert le Sénat?

Le Sénat qui siège au Palais du Luxembourg à Paris est composé de 348 sénateurs élus pour 6 ans. Ils ont pour mission de voter les lois tout comme les députés de l'Assemblée nationale.

Le Sénat est renouvelable par moitié tous les trois ans, au suffrage indirect. Cette année 171 sièges sont concernés dans 38 départements métropolitains, ceux dont le numéro est compris entre 37 (Indre-et-Loire) et 66 (Pyrénées-Orientales).
Il faut y ajouter les départements d'Île-de-France, y compris Paris, quatre départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte), deux collectivités d'outre-mer (Saint-Pierre-et-Miquelon et la Nouvelle Calédonie). Avec 43% des sénateurs sortants qui ne se représentent pas, le renouvellement est assuré.

En Bourgogne, seule la circonscription de la Nièvre est concernée par les élections sénatoriales du 24 septembre 2017 : 12 candidats sont en lice pour les deux sièges en jeu.




Qui détient la majorité au Sénat ?

La droite est actuellement majoritaire au Sénat : Les Républicains et les centristes détiennent 185 sièges contre 162 pour la gauche et les non-inscrits. Mais l’élection d’Emmanuel Macron à la tête de l’Etat a bouleversé la donne.

Après avoir obtenu la majorité à l’Assemblée nationale, le mouvement La République En Marche aimerait bien profiter des sénatoriales pour donner plus de pouvoir à la majorité présidentielle. C’est la mission qui a été confiée au sénateur de Côte-d’Or François Patriat. Ce dernier a créé au palais du Luxembourg un groupe La République En Marche fort de 29 membres, qui sont pour la plupart d'anciens socialistes.

Mais, la chute de popularité d'Emmanuel Macron et les premières difficultés du quinquennat sont passées par là et La République En Marche a dû réviser ses ambitions à la baisse pour le Sénat. En effet, plusieurs dispositions du gouvernement comme le gel des dotations ou la diminution des emplois aidés, qui impactent directement les collectivités, ont pris les élus locaux à rebrousse-poil.


 


Quels sont les pronostics pour LREM ?

Conséquence : François Patriat se refuse désormais à donner un objectif chiffré. Comme des candidats seront présents dans tous les départements, LREM devrait logiquement gagner des sièges. Mais, selon plusieurs observateurs, il devrait être difficile à La République en Marche d'en remporter plus d'une dizaine.

Les difficultés d'En Marche! devraient donc profiter à la droite, mais le risque pour Les Républicains est de voir des sénateurs LR pro-Macron constituer un groupe autonome au Sénat - où 10 élus suffisent - à l'issue du scrutin, comme l'ont fait en juin leurs collègues députés.

 



Quel est l'enjeu de ces élections ?

C'est sur cette porosité que tablent les macronistes pour rassembler à terme les sénateurs LREM, des centristes de l'UDI ou du MoDem - qui peuvent gagner quelques sièges -, des socialistes et des Républicains favorables à Emmanuel Macron.

Le groupe socialiste a déjà perdu une vingtaine de sénateurs passés à La République En Marche. Avec 86 élus dans le Sénat sortant, il peut au mieux espérer limiter les dégâts et risque d'enregistrer de nouvelles défections après le vote.

L'enjeu est important pour le chef de l'Etat qui pourrait disposer ainsi, au coup par coup, d'une majorité de 3/5e des parlementaires (555 sénateurs et députés) nécessaires pour faire voter des révisions constitutionnelles sans avoir à recourir au référendum.



 

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