En visite à Dijon ce jeudi 7 mars, Valérie Drezet-Humez, la représentante de la Commission européenne en France, met en lumière les investissements européens dans la région. Au total, 750 millions d'euros sont investis. Pour quels projets ? France 3 Bourgogne l'a rencontrée.
À l'approche des élections européennes, qui se tiendront les 8 et 9 juin 2024, et alors que les mouvements agricoles l'ont pointée du doigt, l'Europe entend réaffirmer sa présence dans les territoires. Représentante de la Commission européenne en France, Valérie Drezet-Humez a donc visité, ce jeudi 7 mars, le CHU de Dijon. Plus de 6 millions d'euros d'investissements européens y ont été injectés. Mais ce n'est pas le seul projet soutenu en Bourgogne-Franche-Comté.
France 3 Bourgogne : En matière de santé, l’Europe finance beaucoup de projets, comme par exemple au CHU de Dijon que vous avez visité...
Valérie Drezet-Humez : Exactement. J’ai pu voir des projets à la pointe de l’innovation en matière d’identification génétique. Ils vont permettre, très concrètement, d’éviter que certaines maladies se déclarent puisqu’il existe un certain nombre de traitements pour des maladies rares notamment.
Il y a aussi des salles d’opération où l'on a des scanners tout autour du patient qui permettent aux chirurgiens d’intervenir avec le plus de précision possible.
Enfin, il y a un centre d’accueil d’urgence, notamment pour les enfants, qui a bénéficié de fonds européens.
Il y a la santé mais pas seulement. Combien donne l'Europe à notre région Bourgogne-Franche-Comté ?
Sur la période 2021-2027, si l’on prend uniquement les fonds de développement régionaux, il y aura à peu près 750 millions d’euros pour la région. Et cette somme ne prend pas en compte les programmes pour l’environnement, comme LIFE. J’ai pu voir notamment les projets à Frasne en matière de protection des tourbières. C’est de la capture de CO2, c’est extrêmement concret.
À Dijon, en matière de mobilité, le tramway a bénéficié des fonds européens.
Au CHU, on est dans des projets d’innovation. Mais j’ai aussi visité la maison de santé à Pontarlier, et là on est dans la médecine de proximité. C’est la mission d’attractivité sur le territoire et la possibilité pour des personnes de retrouver un soutien médical. Donc des actions très concrètes, qui répondent à des préoccupations quotidiennes des Européens et des personnes de la région.
Il y a des projets qui ne pourraient pas se faire sans l’Europe ?
Très clairement. Il y a des projets qui ne pourraient pas se faire, en tout cas pas dans ces délais ou pas de cette ampleur. C’est un message extrêmement motivant pour les porteurs de projet.
"C’est l’argent européen, les financements, qui ont pu faire la différence."
Valérie Drezet-Humez, représentante de la Commission européenne en France
Il y a aussi un effet d’entraînement important. On le voit par exemple dans la vallée de l’hydrogène, qui se développe beaucoup dans la région. Les fonds européens entraînent d’autres entreprises, d’autres start-up qui vont s’intégrer sur le territoire. C’est un dynamisme économique, un impact social et un développement de la région.
Vous sillonnez en ce moment la France. Ressentez-vous des inquiétudes de la part des gens que vous rencontrez, parce que l’Europe c’est aussi des contraintes, on l’a vu notamment avec les agriculteurs ?
Sur le terrain, on entend les perceptions, les interrogations, parfois effectivement des craintes mais aussi des messages très positifs sur l’apport de l’Europe qui est visible.
C’est important de les faire remonter pour s’assurer que les politiques européennes répondent très précisément aux préoccupations des Français et de ceux de la région. C’est mon rôle de faire ce lien, d’expliquer les politiques européennes et de faire remonter les préoccupations, les visions, les différences d’appréciation. C’est important d’avoir cette vue sur le quotidien des Françaises et des Français.