La dépouille d'une cigogne noire a été retrouvée ce dimanche par un agriculteur de Recey-sur-Ource, en Côte-d'Or. Considéré comme une espèce protégée, l'oiseau est mort après avoir percuté un pylône électrique. Le Parc national de forêts incite les gestionnaires du réseau électrique à agir pour protéger le spécimen.
Des pattes et des plumées dispersées en contrebas de son champ. Dimanche 11 août dernier, dans l'après-midi, un agriculteur de Recey-sur-Ource effectue une découverte macabre : la dépouille d'une cigogne noire repose au pied d'un pylône électrique de sa parcelle. Sa mort est difficile à dater mais elle remonte à quelques jours à peine.
En cause : l'installation électrique justement. "On a affaire à un oiseau qui a des grandes pattes et des grandes ailes, il est en situation de toucher les 2 câbles électriques du pylône et de s’électrocuter", analyse Philippe Fidarieu, directeur du Parc national de forêts.
Moins de 200 cigognes noires en France
Dans cet espace naturel de 2180 km2, à cheval entre la Côte-d'Or et la Haute-Marne, une vingtaine de cigognes noires nichent de mars à août. Certaines passent l'hiver en Guinée, où les conditions climatiques sont moins rudes durant la période.
Le parc national prend très au sérieux l'accident mortel du week-end. Car l'espèce est menacée de disparition. Elle fait l'objet de mesures de protection en France et à l'échelle européenne et l'Union internationale pour la conservation de la nature l'a classée sur sa liste rouge. Il est par exemple interdit de détruire son habitat, de la capturer, de la commercialiser ou de l'empailler.
Il y a moins de 200 cigognes noires en France. C’est très peu. En comparaison, on recense des milliers de cigognes blanches. On considère qu'il faut plutot 5000 individus pour assurer la conservation d’une espèce
Philippe FidarieuDirecteur du Parc national de forêts
Pour éviter de nouveaux accidents, le directeur de l'établissement public appelle les gestionnaires de réseaux électriques à moderniser leurs équipements. "On ne peut pas accepter que des individus aussi peu nombreux soit tués par des lignes insuffisamment protégées. L’urgence de la situation et de l’enjeu sur ce territoire n'est pas prise en compte".
Le parc national étudie la possibilité d'un recours en justice au regard de cet incident. Il pourrait engager une action dans les semaines qui viennent.