Ce lundi 27 mai, une opération très rare et interdite au public s'est déroulée au Parc national des forêts, dans le nord Côte-d'Or. Le baguage et l'identification de trois cigogneaux avant leur départ vers des routes migratoires. La cigogne noire est une espèce rare et protégée.
Pour atteindre les cigogneaux, il faut grimper à 25 mètres de haut et, surtout, prendre d’infinies précautions pour les extraire du nid. L’opération se déroule avec le personnel du Parc national de Forêt et l’Office national des forêts (ONF). Elle ne peut s’effectuer qu’à un moment précis de la croissance des oiseaux.
Ce lundi 27 mai, ce sont trois cigogneaux noirs de 30 jours qui ont été bagués et identifiés. L’occasion idéale pour leur poser une balise GPS, un traceur essentiel pour suivre leur comportement.
"On ne peut plus s’approcher du nid maintenant qu’on a agi sur les cigogneaux. L’avantage, maintenant qu’ils sont équipés de balise GPS, c'est que nous pouvons savoir à quel moment ils quittent le nid. On va pouvoir savoir dans quelle direction ils partent, savoir s’ils vont s’alimenter dans les zones d’alimentation et surtout savoir s’ils partent correctement en migration", détaille Amélie Hégron, chargée de mission au Parc national de forêts.
50 % de mortalité au cours de la première année
C'est aussi l’occasion de prendre des mesures biométriques des cigogneaux, un relevé pour le suivi de l’espèce avant leur migration en septembre. L'espèce est revenue en France depuis 1992 et on compte actuellement 88 nids surveillés par l’ONF. "Maintenant, on connaît bien ses trajets migratoires entre l’Europe et l’Afrique. On connaît aussi la manière dont elle occupe le territoire quand elle se reproduit. Donc quand elle a installé son nid en forêt, on sait qu’elle se déplace dans un rayon de 10 à 15 km autour de ce dernier, explique Jean-Jacques Boutteaux, responsable du groupe "Cigogne noire" à l'ONF. Et aujourd’hui, la thématique principale, c’est la connaissance et les causes de la mortalité des jeunes oiseaux de moins d’un an. Car il y a une forte mortalité qu’on estime à plus de 50 % au cours de la première année."
La cigogne noire demeure une espèce rare et protégée, discrète, qui fuit l’homme. Chaque année, les services de l’ONF et du parc de forêt baguent une centaine de cigogneaux.