En août 1914, lorsque la guerre commence, tout le monde est persuadé que ce ne sera qu'une affaire de quelques mois. Mais avec l'installation dans la durée, l'occupation des territoires du nord-est, le manque de bras dans les campagnes, des pénuries en tout genre vont apparaître dès 1915.
Histoires 14-18 Il y a cent ans: " Le temps des pénuries" :
Caroline Jouret - Alain Tixier - Jean-Renaud Gacon - Yoann Danjou
Source archives : Pathé Gaumont
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©France 3
Lorsque la guerre est déclarée en 1914, l'armée mobilise les hommes de 21 à 30 ans et réquisitionne les équidés (chevaux, juments, mulets), le blé et l'avoine ( pour nourrir hommes et bêtes), tout ce dont elle a besoin pour être opérationnelle immédiatement et assurer sa logistique matérielle et humaine. Les automobiles étant en effet fort peu nombreuses en 1914, il fallait recourir aux chevaux pour tracter et transporter le matériel de guerre sur le front.
Les réquisitions concernant les équidés vont perdurer jusqu'en 1918 comme le prouve le document ci-dessous.
Quant aux hommes, ils étaient acheminés vers le front ou vers l'arrière en train, mais lorsqu'ils étaient proches des zones de combat, le plus fréquemment ils parcouraient à pied des distances de plusieurs kilomètres.
Conséquence: les campagnes se vident de leurs forces vives.
Dans les champs, mais aussi dans les usines, et dans tous les secteurs d'activité, les femmes sont appelées à remplacer les hommes et pour beaucoup à occuper pour la première fois des emplois salariés. Seuls restent les hommes les plus âgés, les non mobilisables (trop jeunes et réformés).
Si la production d'armement monte en puissance au fur et à mesure que se prolongent les mois et les années de guerre, l'économie tourne tout de même au ralenti et les problèmes d'approvisionnement ne tardent pas à se faire sentir.
La population subit les répercussions de l'occupation des territoires du nord-est par les Allemands, en particulier pour le chauffage: les départements envahis par l'ennemi sont ceux qui produisaient le plus de houille et de charbon. Les circuits d'approvisionnement habituels sont touchés de plein fouet.
En 1914, pas de tracteurs, pas d'engins mécanisés. Le labour se faisait avec des bêtes de somme (chevaux de trait, boeufs) attelés à une charrue. On utilisait des chariots, des charrettes, pour le transports des récoltes, et pour se déplacer.
La production agricole se trouve donc fortement perturbée: les hommes manquent, les chevaux manquent. On fait appel aux soldats coloniaux, aux réfugiés, aux prisonniers de guerre allemands pour la main d'oeuvre.
Mais, la baisse de rendement amène une situation de pénurie et de restrictions. Les prix ne cessent d'augmenter.
Des cartes d'alimentation sont distribuées organisant le rationnement de certaines denrées et jusqu'à la reprise économique après la guerre.
Remerciements pour leur aide:
- au Musée Papotte à Bligny-sur-Ouche (Musée des Outils du Bois et de la Vie Paysanne)
- aux Archives Municipales de la Ville de Dijon
- à la Bibliothèque Patrimoniale et d'Etudes de Dijon
- à Gilles Vauclair (historien côte-d'orien)