Depuis les Jeux olympiques de Paris 2024 et les sacres des Français dans certaines disciplines, on s'attend à une hausse importante de nouveaux licenciés à la rentrée. Mais les clubs amateurs de volleyball, tennis de table et de judo à Dijon font face à un manque de moyens et n'auront pas la capacité d'accueillir tout le monde.
Il y a un mois, se déroulaient les Jeux olympiques de Paris 2024. Deux semaines où la France a vibré, et où le public a pu découvrir des sports peu médiatisés ou généralement peu retransmis à la télévision. Et certaines disciplines ont pris la lumière, avec des athlètes qui ont brillé.
Avec deux médailles de bronze et l'engouement autour des frères Lebrun, le tennis de table s'est refait une santé lors de ces olympiades. Dans les clubs dijonnais, on sent déjà un réel engouement alors que la rentrée approche. "On a plus d’appels que d’habitude. Des débutants sont déjà là au stage d’été alors qu’en général, on ne voit que les licenciés. C’est un bon signe pour la rentrée", annonce Yann Yvray, éducateur sportif au club Dijon tennis de table, le Dijontt.
Tout le monde connaît les Frères Lebrun sur le bout des doigts. Certains les connaissent même plus que moi.
Yann YvrayÉducateur sportif au Dijontt
Il est toutefois encore un peu tôt pour chiffrer cette progression, avec une rentrée des clubs au début du mois de septembre. Mais le club s'attend à un début d'année chargé. "On est plus que satisfait. C’est presque quelque chose auquel on ne croyait plus. Il faut dépoussiérer l’image de notre sport, on sait qu’il est mal véhiculé et pourtant, c'est un sport très exigeant."
Le volleyball et le judo également à la fête
Trois ans après leur premier sacre olympique à Tokyo, l'équipe de France masculine de volleyball a réussi le pari de conserver son titre devant son public à Paris. La discipline avait alors connu une hausse importante de nouveaux licenciés en 2021, et cela devrait aussi être le cas cette année. "J'ai au moins quatre à cinq appels par jour depuis un mois. Il y a trois ans, c'était la surprise. Là, les gens connaissent le volley et se disent : c’est sûr, je vais essayer, ça a l’air vraiment bien."
Autre discipline qui a brillé, le judo avec 10 médailles dans ces olympiades. Entre le sacre de Teddy Riner et la médaille d'or par équipe avec une finale exceptionnelle face au Japon, le judo voit sa cote grimper en flèche.
Le judo Dojo de Bourgogne, club de 250 licenciés basé à Dijon, a déjà reçu de nombreux appels pour se renseigner. "On a un peu plus d’engouement que les autres années. Les médailles vont faire venir des gens", estime Christian Prénat, président du club.
Face à un manque de moyens, les clubs avec une capacité limitée
Mais que ce soit le judo, le volleyball ou le tennis de table, il va certainement y avoir des déçus, car les clubs ne pourront pas accueillir tout le monde. Le judo Dojo de Bourgogne n'est pas loin de sa capacité maximale au niveau des jeunes catégories. "On peut monter à 280 licenciés. On va être obligés de limiter chez les enfants. Les adultes peuvent se débrouiller donc ça devrait le faire. Mais si on passe à 50 gamins de plus, on ne va pas pouvoir gérer, ça fait trop de monde sur le tapis et il faut de l’encadrement. Et si j’embauche un professeur de plus, il faut le payer."
Il y avait 10 clubs, il en reste 4. On est en train de tuer le volleyball alors qu'on est champion olympique.
Fabien LevalPrésident du club de l’ASPTT Dijon volleyball
Au volleyball, on fait aussi face à un manque de ressources. Depuis quelques années, l'ASPTT Dijon doit survivre sans subventions. Le club démarche ses propres sponsors, mais ne sait pas s'il pourra suivre ce modèle économique dans plus de cinq ans. "Il n'y a pas un club dans le Dijonnais capable d'accueillir toutes les demandes de licences. Nos encadrants sont des étudiants en sports qu'on va former, ou des bénévoles qui font du volley depuis des années. Et le bénévolat est devenu quelque chose de rare."
On est plus optimiste du côté du tennis de table et du Dijontt, même s'ils font, eux aussi, face à un manque de personnel. "On est prêts... enfin oui et non. Au niveau des infrastructures et du matériel, ça devrait être faisable. Après, on est toujours en recherche de dirigeants et de personnes pour l’encadrement."
Si vous souhaitez pratiquer une nouvelle discipline pour la rentrée, il est conseillé de s'y prendre dès que possible et de contacter le club en question. Les premières séances sont généralement au mois de septembre, gratuites dans la majorité des disciplines et axées sur la découverte du sport.