Le tribunal de commerce de Dijon a rendu sa décision ce lundi 24 juillet : l'entreprise CEAT de Longvic (Côte-d'Or) est finalement liquidée. 230 salariés perdent leur emploi.
C'est la fin d'un feuilleton qui s'éternise depuis des mois. Le tribunal de commerce de Dijon a rendu sa décision ce lundi 24 juillet, au terme d'une audience qui a duré 45 minutes : l'entreprise CEAT (Centre électronique de l’audio-visuel et des transmissions) à Longvic, en Côte-d'Or, sera finalement liquidée.
À compter de ce soir, minuit, 230 salariés se retrouvent donc sans emploi. Nombreux, parmi eux, ont accusé le coup. "Il y a des personnes qui sont au bout du rouleau", assure Samir Abbou, représentant des salariés. "Ça fait sept mois qu'on est mené en bateau, c'était un manège à sensations fortes", estime quant à lui Franck Vedrine, qui travaillait au CEAT depuis 24 ans. "C'était un coup 'on vous suit', puis 'c'est sur à 95%'. Et là, dernièrement, 'c'est fini, on ne vous suit plus'. On n'a jamais connu ça."
Pour Samsung, on n'est rien. On a fait ce qu'ils nous ont demandé , et maintenant c'est "salut !"
Une ex-salariée du CEAT de Longvic,lundi 24 juillet 2023
L'entreprise lâchée par Samsung, son principal client
La société, spécialisée dans la réparation de produits électroniques, se trouvait en difficulté financière depuis 2019. Le chiffre d'affaire était en baisse, passant de 81,5 millions d'euros en 2018, à 28,3 millions en 2020. Parmi ses principaux clients, l'entreprise comptait Orange, Bouygues, Décathlon, la Fnac, Darty... et Samsung, qui lui confiait la réparation des téléphones endommagés.
Mais en janvier, le groupe coréen annonce arrêter son partenariat. Placé en redressement judiciaire le 12 janvier, le CEAT doit voir son sort fixé au terme d'une audience à la mi-mai. Mais cette dernière est repoussée à juin, puis à début juillet. À cette date, Samsung soutient le plan de redressement de l'entreprise, selon des salariés que nous avons rencontrés quelques jours plus tard. Mais trois semaines plus tard, Samsung fait marche arrière, condamnant la société basée à Longvic.
"Les jeux se sont faits il y a quelques jours", indique Me Justine Candat, avocate des salariés. "Pendant de nombreux mois, Samsung s'est livré à un jeu d'allers-et-retours. Les salariés ont l'intention d'engager des procédures devant le tribunal judiciaire, pour que Samsung ne s'en sorte pas comme ça. Des actions pour qu'il y ait des indemnisations."
Après l'audience, les employés du CEAT sont retournés dans les locaux de l'entreprise, qu'ils ont décidé d'occuper pour une durée indéterminée